Un thriller hitchcockien honteusement prévisible.
Le XXIe siècle sera bien hitchcockien, à voir comment des épigones se fendent chaque année de thrillers supposés sophistiqués et retors. Faux coupable, mystérieuse blonde et complot (des familles) : Manipulation appartient à cette catégorie, rehaussée d’une touche urbaine sexy pour titiller le lecteur de GQ – on y voit un fade comptable tout content quand il a accès à un club de rencontres pour yuppies. Sur le thème de l’eau qui dort, le film reste malheureusement à la surface, certes brillante (photographie nocturne réussie de Dante Spinotti) mais sans fond derrière, et commet surtout le crime impardonnable d’être prévisible dans son écheveau dès les dix premières minutes. Le duel Obi-Wan Kenobi contre Wolverine tourne alors très vite court et l’on suit avec ennui les efforts des acteurs principaux pour nous convaincre que l’un pourrait être le double de l’autre. Dans ce Manipulation chic, toc et vain, le McGuffin a un goût de McDo, prémâché, trop familier et vite oublié. Le thriller hitchcockien de cette semaine est donc naturellement La Corde, repris en salle.
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