Al Pacino éclipsé par Holly Hunter dans une chronique convenue sur les « has never been » de l’Amérique profonde.
Quelques mois après son numéro de théâtreux azimuté dans The Humbling, Pacino est déjà de retour avec ce qui pourrait devenir son emploi habituel : le vieux croûton bougon. Cette fois, on passe à l’option prolo – courtesy of David Gordon Green, spécialiste inégal de l’Amérique profonde –, puisque Al joue un serrurier solitaire vivant seul avec son chat, et confit dans le souvenir d’un amour raté. Rien de bien stimulant. La sempiternelle rengaine du misanthrope au bon cœur.
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Pacino se sort moyennement de l’exercice, quoi qu’il manque toujours autant de modestie. Mais c’est surtout le cinéaste lui-même qui surjoue un chouïa en exhibant la médiocrité crasse des sans-grade de l’Amérique et leurs restos miteux. Heureusement que dans cette mélopée un peu gnangnan surnagent quelques petits miracles. Notamment le personnage de la caissière de banque, solitaire elle aussi, incarnée par Holly Hunter avec une émotion à fleur de peau et un jeu très nuancé. Ou dans un autre registre, quasiment opposé, la rare performance d’Harmony Korine en maquereau lynchien à la petite semaine, dont la loufoquerie et les saillies pétillantes allègent l’ambiance de cette fable un peu plombée.
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