La lente mort de la matriarche d’une pauvre famille mexicaine. Très beau.
Si le monde était bien fait et si le cinéma jouissait d’une considération similaire à la poésie, à la littérature ou aux arts plastiques, ce type de film serait monnaie courante, et on étudierait minutieusement ses composantes et plus infimes détails.
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Tout ceci pour dire que l’œil distrait d’un zappeur impénitent ou d’un cinéphage confondra ce film avec un pensum social, en mode traditionaliste. En dépeignant la vie paisible d’une modeste famille mexicaine dans un cadre lacustre ou fluvial, Enrique Rivero compose certes des tableaux parfaits, mais il cherche aussi à enregistrer, voire à percer le mystère de la mort. Le récit tourne autour de la lente agonie d’une grand-mère de 99 ans, contre laquelle sa petite-fille reste impuissante malgré ses efforts.
Une grâce insondable
L’essentiel, ce sont des petits riens liés à l’au-delà, à l’invisible et à la magie. Ce beau film capte l’indicible en teintant son naturalisme d’onirisme avec quelques plans insolites, ou avec des signes mystérieux et récurrents, comme un trou de plafond semblable à une calligraphie – étrangement reproduite ensuite sur une médaille. Un rébus filmique d’une grâce insondable.
Mai morire d’Enrique Rivero (Mex., 2012, 1 h 24)
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