Cette production de prestige, qui prêtait le flanc à des attaques prévisibles (académisme SFP, chantage à la grande œuvre, inévitable appauvrissement par rapport à l’original), est une grande réussite de Chabrol, qui traite sa source trop illustre moins comme un récit que comme un opéra : le texte de Flaubert devient citation, non pas tant […]
Cette production de prestige, qui prêtait le flanc à des attaques prévisibles (académisme SFP, chantage à la grande œuvre, inévitable appauvrissement par rapport à l’original), est une grande réussite de Chabrol, qui traite sa source trop illustre moins comme un récit que comme un opéra : le texte de Flaubert devient citation, non pas tant littéral que mis entre guillemets. Les acteurs, idéalement choisis (Balmer en Charles, Lucas Belvaux en Léon, Jean Yanne en Homais !), entretiennent une subtile distance par rapport à leurs personnages, mais comme ceux-ci, à commencer par Emma, sont tous prisonniers d’une image d’eux-mêmes, ce dédoublement ne les rend que plus crédibles. Une œuvre secrète, féroce et abstraite, presque aussi décalée, donc flaubertienne, que Le Val Abraham.
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