Alors qu’Universal vient d’exploser son box-office grâce au film d’animation Trolls 2 – Tournée mondiale, mis en ligne suite à la fermeture des cinémas, le studio hollywoodien prévoit de poursuivre l’exploitation de ses productions en vidéo à la demande, même après la réouverture des salles. Une décision majeure pour l’avenir du cinéma, qui n’a pas réjoui les exploitants américains.
Ce mardi 28 avril, la nouvelle est tombée dans le Wall Street Journal : le studio Universal, malgré la réouverture des salles de cinémas, continuera de diffuser de façon simultanée ses films en vidéo à la demande, sous un modèle premium. Et pour cause, en trois semaines d’exploitation numérique, la suite de Trolls a rapporté plus d’argent à Universal (près de 100 millions de dollars au box-office pour être précis) que l’original ne l’a fait durant cinq mois en salles, précise IndieWire. Suite à ce succès fulgurant, le CEO du studio, Jeff Shell a déclaré : “Dès la réouverture des salles, nous prévoyons de sortir des films dans les deux formats.” Une annonce qui a beaucoup déplu aux exploitants américains.
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“AMC n’accordera pas de licence pour les films Universal”
Dans une lettre ouverte adressée à Donna Langley, la directrice d’Universal Studios, Adam Aron, le PDG du circuit AMC – soit le plus gros d’Amérique du Nord -, a annoncé qu’il “ne distribuera plus aucun film Universal dans ses 1 000 cinémas dans ces conditions”, y compris ceux d’Europe et du Moyen Orient. “Universal brise le modèle commercial et les relations entre nos deux sociétés, poursuit Aron. [Leur décision] suppose que nous accepterons avec docilité une nouvelle conception de la manière dont les studios et les exploitants doivent interagir entre eux, sans qu’Universal ne se préoccupe de la manière dont ses actions nous impactent.” En diffusant à la fois en VoD et dans les salles, Adam Aron affirme qu’“Universal voudrait le beurre et l’argent du beurre”.
Appel aux cinéastes
Aron appuie le fait que “cette décision ne vise pas uniquement Universal par pure colère ou pour être punitive” mais également “tous les réalisateurs qui abandonnent unilatéralement les pratiques actuelles de chronologie des médias en l’absence de négociations de bonne foi entre nous, de sorte qu’eux en tant que distributeurs et nous en tant qu’exploitants puissions profiter tous deux de ces changements et qu’aucun de nous n’en souffre”.
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Universal répond
Malgré les menaces d’AMC, Universal maintient sa décision de sortir ses productions dans les deux formats et pense “avoir fait le bon choix”. Le studio américain mentionne tout de même sa déception face à “cette tentative visiblement coordonnée de l’AMC et de la NATO (National Association of Theatre Owners) de confondre [leurs] position et actions” car d’après son communiqué, Universal croit “absolument à l’expérience de la salle”.
2 contre 1
En effet la NATO, l’association des exploitants américains, a elle aussi pris part au débat du côté d’AMC. Dans un communiqué, le président de l’association estime que “les circonstances exceptionnelles ne doivent pas être une raison pour Universal de les utiliser comme tremplin pour contourner la sortie des films en salle”. Selon ce texte, la décision prise par Universal ne peut pas remplacer les salles obscures. “Les salles de cinéma offrent une expérience immersive et partagée qui ne peut pas être reproduite – une expérience à laquelle de nombreux spectateurs adeptes de vidéo à la demande pour ce film (Trolls 2, ndlr) auraient participé si le monde n’était pas en plein confinement.”
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