Le mystère du couple Rowlands-Cassavetes, dans un film âpre et magnifique.Sorte de condensé de tous ses films majeurs, Love Streams apporte aussi dans le cinéma de John Cassavetes quelque chose de nouveau : un élan vital brisé, un désespoir, un sentiment de solitude et de gâchis poussés à un paroxysme jamais atteint auparavant. Les personnages […]
Le mystère du couple Rowlands-Cassavetes, dans un film âpre
et magnifique.
Sorte de condensé de tous ses films majeurs, Love Streams apporte aussi dans le cinéma de John Cassavetes quelque chose de nouveau : un élan vital brisé, un désespoir, un sentiment de solitude et de gâchis poussés à un paroxysme jamais atteint auparavant. Les personnages se noient dans leur vie comme dans l’alcool. Cassavetes, dont le principal sujet a toujours été l’amour, semble douter soudain : l’amour, ça n’est pas si bien, pas si valorisant, pas si épanouissant que ça, parce que les gens en font une monnaie d’échange. D’un côté, il y a Sarah (Gena Rowlands). Elle aime mais n’est pas payée de retour. Son mari (qui s’est résolu à divorcer), sa fille (qui a préféré la garde de son père) l’ont trahie. Ceux qu’elle aime la trouvent folle. Elle ne monnaye rien, Sarah, l’amour qu’elle éprouve pour les autres est un torrent pérenne. De l’autre côté, il y a Robert (John Cassavetes), un riche écrivain accro à la débauche qui héberge des prostituées chez lui. Quand son fils lui est confié, le week-end tourne à la catastrophe. C’est le moment où Sarah choisit de débarquer chez lui sans prévenir. Dès qu’il la reconnaît, Robert se jette dans ses bras. Sarah et Robert sont deux âmes égarées qui se régénèrent l’une auprès de l’autre, parce que l’amour qu’ils se donnent est gratuit, n’attend rien en retour. Cet homme et cette femme forment un couple qui se confond avec le couple que formaient Cassavetes et Rowlands dans la vie. Il y a entre eux un flot continu d’on ne sait trop quoi, qui dépasse le sexe et l’amour, et qui ne s’éteindra jamais.
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