Un trio ambigu dans un film au climat poisseux mais à la psychologie faible.
Les eighties finissantes. Un travelling latéral plantureux, au ralenti, dévoile les cuisses nues de demoiselles jouant au volley-ball, dans une banlieue impavide de Perth, en Australie, tandis qu’un couple les observe depuis une voiture.
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On pourrait se croire chez Sofia Coppola à l’issue de cette superbe séquence d’introduction si, quelques minutes plus tard, l’on ne voyait ce qu’il advient d’une des jeunes filles : enlevée, violée, tuée, enterrée. Lorsqu’une seconde tombe dans les griffes de ce couple de psychopathes, la fiction s’enclenche autour d’un ambigu trio : un tortionnaire sadique, son épouse complice, et leur victime prisonnière – tous trois remarquablement interprétés.
Un climat tour à tour poisseux et envoûtant
S’inspirant de multiples cas réels sans vraiment se référer à aucun, le débutant Ben Young réussit à instaurer un climat tour à tour poisseux et envoûtant, grâce à une mise en scène ample quoique un peu clinquante par endroits.
Hélas, il achoppe sur ce qui pourtant l’occupe le plus : la psychologie. Qu’est-ce qui pousse cette femme à épauler son mari dans ses penchants les plus atroces, a fortiori contre d’autres femmes ? Young cherche à l’humaniser, à expliquer l’inexplicable, et se perd en méandres scénaristiques, jusqu’à une très artificielle conclusion.
Love Hunters de Ben Young (Aus., 2016, 1 h 48)
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