Arte propose un retour sur Georg Wilhelm Pabst, réalisateur inégal qui eut le bonheur de révéler Louise Brooks dans le fascinant Loulou. Arte propose un portrait de Georg Wilhelm Pabst à travers trois films : Mademoiselle Docteur, A Modern hero et en point d’orgue, Loulou, dans une version restaurée inédite, présentée au dernier Festival de […]
Arte propose un retour sur Georg Wilhelm Pabst, réalisateur inégal qui eut le bonheur de révéler Louise Brooks dans le fascinant Loulou.
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Arte propose un portrait de Georg Wilhelm Pabst à travers trois films : Mademoiselle Docteur, A Modern hero et en point d’orgue, Loulou, dans une version restaurée inédite, présentée au dernier Festival de Berlin. Un portrait inégal, entre l’invention géniale de Loulou et la convention de Mademoiselle Docteur. Au début des années 30, l’œuvre de Pabst est écrite avec ses chefs-d’œuvre du muet et son passage au cinéma parlant réussi. Tourné en France en 36 et inspiré de l’histoire réelle de l’espionne allemande Anne-Marie Lesser, Mademoiselle Docteur est un film très mineur, histoire d’espionnage sur fond d’intrigue sentimentale, statique et ennuyeux comme peut l’être le théâtre filmé. L’intérêt se situe donc dans l’aspect documentaire, la version diffusée ici étant l’originale restaurée. Deux ans auparavant, Pabst avait émigré aux Etats-Unis où il tourna A Modern hero (1934, version restaurée inédite). Produit par la Warner, le tournage de ce film fut rapidement infecté par les rapports conflictuels de Pabst avec son producteur. La machine hollywoodienne imposa au réalisateur une réglementation stricte, contraintes auxquelles Pabst n’avait jamais eu à se soumettre. A Hollywood, le metteur en scène, déchargé de ses responsabilités artistiques et financières, n’est qu’un maillon de la chaîne, comme Pabst l’écrira juste après son retour en France. A Modern hero, sorte de Bel ami américain, raconte l’ascension sociale d’un Français émigré avec sa mère en Amérique, tous deux artistes de cirque. Pierre Radier rêve de puissance, de pouvoir et d’argent. Pour parvenir à son but, il utilise les femmes comme des passerelles, chacune le faisant accéder à un degré supérieur, n’hésitant pas à se donner physiquement ou à épouser pour satisfaire son ambition. Il devient fabricant d’automobiles et parvient au rang de notable dans la finance. Arrivé au sommet, il va tout perdre : son fils naturel et sa fortune. En quelques heures, il va redevenir ce paysan parvenu, rejeté par la haute société. Une critique amère, donc, de l’Amérique, un film tenu malgré une fin bâclée, mais qui n’atteint jamais l’incandescence, la sombre perversion, la vigueur de la critique sociale de ses œuvres les plus fortes.
Ainsi, Loulou (1929), film culte où Pabst trouva en Louise Brooks l’incarnation rêvée de Pandore, qui séduit hommes et femmes. Séduction exacerbée par l’ambiguïté d’une fusion alliant innocence meurtrière et érotisme sexuel, que Pabst filma avec une grande liberté. La lumière insaisissable émanant du visage tranchant avec la noirceur ambiante, l’animalité musculeuse de son corps de danseuse, la figure fascinante par son essence indestructible s’inscrivent en nous, servies par la fluidité presque magique du film.
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