Selon l’ARP (société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs), la 26e Fête du cinéma, qui s’est achevée le 2 juillet aurait été dévoyée par les avant-premières opportunistes de Shrek 4, il était une fin.
L’ogre patibulaire aurait-il eu raison de la Fête du cinéma cuvée 2010? Dans un communiqué publié vendredi et intitulé « Shrek, il était une fin, qui ne justifie pas tous les moyens… », la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) impute en effet au film d’animation Shrek 4, il était une fin la responsabilité de l’échec de l’opération.
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Avec une fréquentation en baisse de 30%, la Fête du cinéma n’a attiré cette année que 3,2 millions de spectateurs contre 4,6 en 2009. Conséquence directe de la coupe du Monde de football et des températures caniculaires selon la NCF (Fédération Nationale des Cinémas Français), organisatrice de l’évènement. Mais pour l’ARP, la diffusion prématurée de Shrek 4 expliquerait en grande partie cette déroute:
« De nombreuses séances dans les cinémas de France, durant le week- end précédant sa sortie, présentées comme des avant-premières, ont nui à l’exposition des films déjà en salles. »
Et d’ajouter que certains films à l’affiche auraient même été « déprogrammés pour laisser la place à Shrek 4 avant sa sortie officielle fixée au mercredi 30 juin ». L’objectif des distributeurs, selon l’ARP, aurait été de profiter de l’affluence de spectateurs venus assister à la Fête du cinéma pour organiser ces avant-premières en grande trombe.
De leur côté, les promoteurs du blockbuster démentent un plan presse visant à exploiter le succès de la Fête du cinéma:
« Des avants premières sont organisées tout au long de l’année et, parfois, elles coïncident avec ce genre d’évènement particulier. »
La décision de déprogrammer certains films revient uniquement aux exploitants, seuls capables de négocier les dates d’avants premières avec les distributeurs. « En cas d’abus, c’est donc vers les directeurs de salles qu’il faut se tourner » ajoutent-ils.
Avec cette impression que le succès de Shrek 4 « dérange » (le film réalise le meilleur démarrage de l’année avec plus de 1,7 million d’entrées France). Mais selon l’ARP, fondée en 1987 par Claude Berri pour réunir les réalisateurs-producteurs:
« C’est une dérive mercantile de la Fête du cinéma qui, si elle devient (…) une opération de promotion des blockbusters de l’été, aura complètement perdu, en plus du public, son âme. »
Tout de suite, Shrek est beaucoup moins drôle.
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