Rémi Lange révèle le troisième volet de son autofiction filmée.
Après Omelette (1997) et Les Yeux brouillés (1999) tournés en super-8, Rémi Lange fait son grand retour, vingt ans après (comme disait Alexandre Dumas), avec la troisième partie de on journal-filmé, L’œuf dure (on notera la constance de Lange dans la métaphore gastronomique, ovipare et gallinacée), comédie marseillaise tournée cette fois-ci – mazette ! – avec deux caméras numériques. A Marseille, Lange rencontre un jeune artiste, Adriano Dafy, dit Dino, et ils tombent amoureux. Très vite, Dino aimerait avoir un enfant avec Rémi et filmer la grossesse de la mère, de la conception à l’accouchement.
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Comment faire ? Rémi fait appel à des lesbiennes. Toutes refusent, sauf une, actrice et chorégraphe en fauteuil roulant. Mais comment coucher avec une femme quand le corps féminin vous dégoûte ? Tout est filmé de l’intérieur, puisqu’on voit chaque caméra filmer l’autre qui la filme, etc. Rémi Lange réalise un film par définition très étrange, puisqu’on le voit être tourné par les gens qui jouent dedans. Une ambiguïté qui atteint les personnages mêmes, qui finissent par douter de leur identité, notamment sexuelle, de la nature de leur vrai désir. Souvent drôle, L’œuf dure ne ressemble pas à grand-chose de connu, et c’est l’une de ses principales vertus.
L’œuf dure de Rémi Lange, avec lui-même, Adriano Dafy, Magali Le Naour-Saby (Fr., 2019, 1 h 53)
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