Le cinéaste chinois Li Hongqi a décroché le Léopard d’or pour « Winter Vacation ». Le magnifique « Homme au bain » de Christophe Honoré est absent du palmarès.
Au terme de dix jours de festival haut en couleurs – films à la frontière du X, docu de six heures, débats musclés autour de plats de macaroni, baignades nocturnes dans le lac – le jury a finalement dévoilé son palmarès.
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C’est le cinéaste chinois Li Hongqi qui obtient le Léopard d’or pour Winter Vacation, chronique hyper stylisée sur la Chine d’aujourd’hui (et évoqué dans un compte-rendu précédent).
Cette charge politique aux accents kaurismakiens a visiblement davantage séduit que l’autre film chinois de la sélection (notre préféré), également en forme de réquisitoire contre le système politique et familial du pays. Le réalisateur Xu Xin part de l’incendie d’une salle des fêtes en 1994, au cours duquel trois cents enfants ont péri, dans des circonstances suspectes et non élucidées mettant en cause les pontes du Parti.
Par sa durée hors-norme (l’équivalent de quatre films « normaux » mis bout à bout) et la chaîne de témoignages parentaux, Karamay articule un discours sur le deuil et la douleur. Il dresse aussi un portrait de la Chine populaire délaissée par le pouvoir, spectre perverti d’un âge d’or du communisme.
Mention spéciale pour « Ivory Tower », rien pour « Homme au bain »
Autre film récompensé (Prix spécial du jury) : Morgen, de Marian Crisan, sur des migrants entre la Hongrie et la Roumanie. Le Prix de la mise en scène et Le Prix d’interprétation masculine étant allés à Curling, le film mélanco-enneigé du canadien Denis Côté, sur un père et sa fille.
Côté français, la Mention spéciale décernée à la facétieuse comédie de Gonzales et sa bande (Ivory Tower) ne console pas de l’absence au Palmarès d’un des plus beaux film selon nous : Homme au bain, de Christophe Honoré, qui aurait mérité de figurer parmi les lauréats de ce passionnant festival, à la pointe du contemporain.
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