Les déambulations d’un gosse dans un quartier de Hong Kong. Le troisième film de Fruit Chan distille un charme certain. La distribution des âges qui gouverne la trilogie de Fruit Chan sur la rétrocession de Hong Kong à la Chine est nettement moins aléatoire qu’il n’y paraît à première vue. Après l’adolescence brossée dans le […]
Les déambulations d’un gosse dans un quartier de Hong Kong. Le troisième film de Fruit Chan distille un charme certain.
La distribution des âges qui gouverne la trilogie de Fruit Chan sur la rétrocession de Hong Kong à la Chine est nettement moins aléatoire qu’il n’y paraît à première vue. Après l’adolescence brossée dans le premier volet (Made in Hong Kong) et le monde des adultes dans le deuxième (The Longest Summer), l’enfance qui s’ébat au centre de cette conclusion atteste d’une nouvelle page de l’Histoire en train de s’écrire, d’une seconde naissance que vient ombrager un sentiment diffus de régression. œuvre plus mature, débarrassée des scories formelles sous influence binaire Wong Kar-wai/Tsui Hark qui faisaient le charme chaviré de Made in HK, Little Cheung, narrant les déambulations d’un gamin de 9 ans dans le quartier de Portland Street et son amitié naissante avec une petite émigrée chinoise clandestine, n’en constitue pas moins une légère déception, l’affadissement d’une verve jusque-là singulière. Prises une à une, les séquences hétérogènes distillent certes un charme certain : Fruit Chan parvient en une poignée de plans bien dosés à dépeindre un quotidien communautaire dans une ville souillée, limite tiers-mondiste, ou à rendre compte d’une réalité sociopolitique qui ploie sous l’équivoque. Mais, cas typique d’un objet soumis à une vision diffractée, le tout accuse un net déficit en regard de la somme des parties.
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Embrassant large, Little Cheung s’expose à une étreinte savonneuse, sans réelle prégnance. Naviguant entre l’hommage aux musicals cantonnais des années 50, esquissant des incursions dans les ruelles du néoréalisme italien, folâtrant dans la comédie égrillarde avant d’opter pour une tonalité plus grave et un finale en forme d’improbable course-poursuite, Chan s’essaie à l’art délicat de la mosaïque. Or, le jour par trop apparent entre les fragments ne saurait être gage de clairvoyance.
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