Dix ans après le Scarface de DePalma, Pacino reprend son personnage de gangster pour camper un truand chicano, Carlito Brigante, usé par les années de prison, écrasé par une légende qui en fait un dieu vivant dans son Bronx natal, et contraint d’endosser un costume devenu trop large pour lui. Carlito rêve de louer des […]
Dix ans après le Scarface de DePalma, Pacino reprend son personnage de gangster pour camper un truand chicano, Carlito Brigante, usé par les années de prison, écrasé par une légende qui en fait un dieu vivant dans son Bronx natal, et contraint d’endosser un costume devenu trop large pour lui. Carlito rêve de louer des Ford Pinto en Floride. Ses aspirations minables et conformistes sont celles d’un américain moyen, loin des rêves démesurés qui faisaient de lui « le pape de la poudre ». Il se promène dans les rues du Bronx avec sa tête d’icône revue par Goya, et une morale à l’ancienne fondée sur la parole donnée et la fidélité à ses amis. Carlito est l’homme d’une autre époque celle des films de gangsters produits par la Warner des années 30 précipité dans un monde qu’il ne reconnaît plus : son avocat fait tout pour qu’il retourne en prison, son meilleur ami essaye de le livrer aux flics, son garde du corps le laisse entre les mains d’un gangster rival. Film méditatif et désabusé, L’Impasse est le meilleur film de Brian DePalma depuis Outrages, une superbe réflexion sur l’impossibilité de refaire un film noir aujourd’hui.
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