Dans la taïga sibérienne, un garde forestier malade choisit de changer de sexe. Une fable pas complètement aboutie.
Avec un titre pareil, on était en droit d’attendre de ce film russe, présenté à la dernière Mostra de Venise, qu’il nous surprenne. Mais c’est dans un bien modeste décor qu’il débute, celui de la taïga sibérienne, de ses vastes étendues, de sa végétation sombre, humide. Là, dans une maison rafistolée, Egor mène une vie de famille simple.
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La première partie du film est toute dévouée à restituer ce quotidien harmonieux que la brusque condamnation de ce garde forestier, atteint d’une maladie incurable, fait voler en éclats. Dès le compte à rebours lancé, le film fait ressentir avec sensibilité le poids du temps qui passe, la vitesse des saisons qui défilent avant que la surprise promise par le titre ne pointe son nez.
Pour tromper la mort et conjurer le sort, l’homme décide de changer d’apparence et de devenir une femme – motif en soi hautement cinématographique, fantasque et inévitablement politique. Mais cette transformation, qui devait être une arme de révolte contre la mort (et plus largement contre une société viriliste et ignorante) finit par se retourner contre son personnage qui, traqué, devra fuir et se cacher comme une bête sauvage. Constat amer ou maladresse ?
Le film s’achève sur une drôle d’idée, selon laquelle vivre comme une femme victime et violée vaut toujours mieux que mourir comme un homme, dignement.
L’homme qui a surpris tout le monde de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov (Rus., Est., Fr., 2018, 1h44)
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