Portrait sans concession du héros magnifié du Grand Bleu.
L’homme et la mer. A l’énonciation de ce titre baudelairien, deux visages nous apparaissent : les faces de deux Jacques, Cousteau et Mayol. Leur rapport au cinéma obéit à une dynamique inverse. Si le mythe Cousteau a d’abord été fixé par le documentaire Le Monde du silence (1956) avant de connaître un épilogue fictif avec L’Odyssée il y a deux ans, c’est l’inverse pour la légende Mayol, magnifiée par Luc Besson dans Le Grand Bleu (1988) avant la sortie cette semaine du documentaire L’Homme dauphin. Dans les deux cas, la première œuvre est celle qui fixe le fantasme, qui attrape la lumière, la seconde celle qui le déconstruit, qui évolue dans son ombre.
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Car L’Homme dauphin est un portrait sans concession de celui qui atteignit pour la première fois les cent mètres de profondeur en apnée. Le film montre son amour des dauphins et du monde marin tout en dévoilant son orgueil et sa triste incapacité à vivre avec les humains. Mis à part une vision assez mièvre de l’océan et de sa faune – on apprend dès les premières minutes qu’en chaque humain sommeille le désir d’être un dauphin –, et une imagerie qui fait par moments clip promotionnel de club d’apnée, le film vaut comme portrait réussi d’un homme doté du charisme de Clark Gable, de poumons surhumains, d’une philosophie du retour à la nature et d’une déchirante mélancolie.
L’Homme dauphin – Sur les traces de Jacques Mayol de Lefteris Charitos (Fra., Grè., Can., Jap., 2017, 1 h 19)
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