Anniversaires de Vidéodanse à Beaubourg et de la Cinémathèque de la danse : deux programmations pour se trémousser dans son fauteuil.
C’est le retour du printemps et des soirées dansantes. Cependant, pour ceux qui seraient encore trop frileux pour se lancer sur la piste, deux anniversaires permettent une transition douce en faisant danser ses yeux sans remuer son booty : les vingt-cinq ans de Vidéodanse au Centre Pompidou (du 11 avril au 7 mai) et de la Cinémathèque de la danse à la Pagode (du 18 au 24 avril). A Beaubourg, un hommage est rendu aux différentes formes de représentations chorégraphiques : des classiques vidéodanses (Régine Chopinot, Jérôme Bel) jusqu’aux comédies musicales (West Side Story, Les Demoiselles de Rochefort, Zatoichi) en passant par les vidéoclips (Spike Jonze, Michel Gondry). Côté Pagode, des journées thématiques (Musicals, Ballet classique, Avant-gardes, Danses et transes à Bali) illustrent la richesse et la diversité du fonds de la Cinémathèque. Le jeudi 19 avril, consacré au jazz, offre l’occasion de découvrir quelques montages exceptionnels consacrés à des tap-dancers noirs que le cinéma hollywoodien a maintenus en marge de ses productions. A commencer par le génial Bill “Bojangles” Robinson, un des modèles revendiqués de Fred Astaire. Quand on ne lui faisait pas jouer les esclaves ou les portiers d’hôtel, Robinson portait, avec une élégance ironique, un costume cintré et un chapeau melon. Il avait une façon unique de serrer les coudes le long de son corps pour mieux laisser ses pieds divaguer. Il imitait aussi le son de la trompette avec sa bouche, et personne ne montait ni descendait les escaliers comme lui. Les Nicholas Brothers étaient, quant à eux, deux frères qui avaient connu très jeunes la célébrité sur les scènes de Harlem. Au début de leur carrière, leur duo chantant et dansant fonctionnait sur le contraste de taille et de physique entre l’aîné et le cadet, comme dans un concentré binaire des Jackson 5. Leurs numéros combinaient un art des claquettes, accéléré à une vitesse folle, et une incroyable souplesse acrobatique, multipliant grands écarts et saltos. Ils n’eurent qu’une seule occasion d’exposer leurs talents devant la caméra d’un grand cinéaste. Ce fut dans Le Pirate, de Vincente Minnelli, où ils servaient d’acolytes à Gene Kelly le temps d’une chanson au titre symptomatique, Be a Clown. Pour ne pas en rester à ces limbes ségrégationnistes, on pourra également, le dimanche 22 avril, dans la journée Trouble in Paradise, redécouvrir les deux chanteurs-danseurs qui ont probablement le plus contribué à imposer au grand public un corps noir sur un parquet : James Brown, dont le beau Live at Montreux (1981) fait ressurgir post-mortem la figure du show man fabuleux ; et Michael Jackson dans un court documentaire de Luc Lagier et Philippe Truffault, retraçant les métamorphoses de la star qui n’aimait pas sa couleur de peau.
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