La situation israélo-palestinienne vue par le biais d’un quartier.
Avi et sa petite bande, la vingtaine désœuvrée, juifs intégristes, passent leur temps sur leur coin de rue à surveiller la tenue des femmes et à emmerder les jeunes Arabes du quartier voisin qui osent passer devant leur bout de trottoir.
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C’est la première vertu de ce Do the Right Thing version kasher-halal : rappeler que l’extrémisme politico-religieux n’est pas une exclusivité arabo-musulmane. La mauvaise routine de ces fachos israéliens ordinaires s’enraye le jour où Avi croise le chemin de la jolie Miri.
Un peu comme dans le Rengaine de Rachid Djaïdani, la rencontre amoureuse s’avère déterminante pour casser le cercle de fer de la virilité réifiée qui est si souvent l’armature des comportements obsidionaux. Surtout si la femme en question n’est ni nationaliste ni religieuse, mais sujet libre d’une époque qui aspire à la sécularisation et à l’égalité entre les sexes.
Comment une rencontre entre un Israélien juif ultra et une Israélienne juive laïque peut-elle prospérer ?
Chacun doit faire quelques pas vers l’autre. Miri va accepter de suivre le rituel le plus commun du monde juif qu’est le shabbat du vendredi soir, Avi va s’éloigner de ses potes racistes et bagarreurs, sans abandonner ses convictions nationalisto-religieuses, mais en les pratiquant de façon plus paisible et acceptable (toujours le shabbat, rituel culturel et/ou religieux).
Très fin dans son cheminement psychologique et politique, Les Voisins de Dieu l’est un peu moins dans sa réalisation. Les scènes d’action font une pâle imitation ringarde de Scorsese ou de Spike Lee, avec rap ou heavy-metal en BO pour illustrer les bastons. Moyennement inspiré pour figurer la connerie fascisante, Meni Yaesh est à son meilleur dans les passages intimistes, quand il s’agit de filmer le contact avec l’autre et l’éveil de conscience qui en découle.
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