Toujours à la recherche d’un studio pour produire son prochain film, Quentin Tarantino est en passe de devenir le réalisateur le mieux courtisé d’Hollywood.
Après avoir perdu son producteur de toujours dans la tempête de l’affaire Weinstein, Quentin Tarantino est à la recherche d’un nouveau studio pour produire son neuvième et avant-dernier film. Le réalisateur, habitué des box offices à six chiffres, subit une cour assidue de la plupart des firmes hollywoodiennes. Il en reste aujourd’hui trois en lice d’après Variety – Paramount, Sony et Warner Bros – et ils rivalisent d’ingéniosité pour se démarquer de leurs compétiteurs.
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Les studios jouent la carte de la surenchère
Warner Bros a opté pour une stratégie flamboyante en se parant d’éléments de décors du film de Tarantino. Provisoirement intitulé #9, il investit une période particulièrement sanglante de l’histoire de Charles Manson, l’année 1969, lorsque le gourou meurtrier ordonna l’assassinat Sharon Tate alors enceinte de Roman Polanski. En arrivant chez Warner Bros, le réalisateur a eu la surprise de découvrir l’entrée du bâtiment administratif ornée de voitures de la fin des années soixante. Sur le chapiteau, le logo actuel de la firme avait été remplacé par celui de 1969, et la salle de conférence où devait se tenir leur réunion avait été redécorée de meubles de l’époque et de fausses affiches du film.
Moins exubérant mais tout aussi féroce, Sony a misé sur une implacable démonstration de son professionnalisme. Avec une présentation multimédia constituée spécialement pour la rencontre avec le réalisateur, la firme a exposé sa stratégie de sortie du film en soulignant les avantages compétitifs qu’elle présentait. Le directeur des studios en personne, Tom Rothman, a pris de son temps pour exposer au réalisateur les percées faites par Sony au cours des dernières années en terme de distribution internationale. Il était accompagné de l’ensemble de la direction du studio ainsi que du président de Columbia Pictures, Sanford Panitch.
Tarantino mène la barque
Les démonstrations d’excellence des deux géants ne suffiront pas à faire oublier au réalisateurs ses exigences. Elles ont d’ailleurs tôt fait d’effrayer les studios les plus farouches. Outre un budget d’environs 100 millions de dollars, Tarantino demande de bénéficier du « first-dollar gross », c’est-à-dire de toucher une part des recettes sur leur montant brut et non net d’impôt. Enfin, le réalisateur insiste pour avoir le dernier mot au montage, une liberté souvent confisquée par les producteurs par souci de « bankabilité » d’un film.
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