Menée tambour battant par une Fanny Ardant en pleine forme (c’est son meilleur film depuis longtemps), une comédie policière familiale très drôle.
Rachel Zimmerman (Fanny Ardant) est une femme ardente, qui vit dans le culte de son défunt mari tout en s’envoyant en l’air avec des hommes de passage. C’est une femme libre et exaltée. Mais, ce n’est pas tout : Rachel a deux fils – Sam (Mathieu Kassowitz) et Jérémie (Nicolas Duvauchelle) – et un petit-fils, Nathan (Ben Attal). Le clan Zimmerman est spécialisé dans les cambriolages, les arnaques en tous genres, menus larcins sans violence (du type à “faire les poches des manteaux dans une bar-mitsvah”, comme l’explique Nathan avec tristesse).
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Humour et amour
Ils ne sont pas très doués, mais en vivent. Un jour, lors d’un cambriolage, Jérémie décroche un tableau qui lui plaît. Or, il s’agit d’un vrai Tamara de Lempicka. L’alarme se déclenche, les flics arrivent, les Zimmerman s’éparpillent dans le désordre, Sam est arrêté et se retrouve en tôle pour trois ans. Le jour où il en sort (aucun membre de la famille ne lui a rendu visite parce qu’ils ont peur qu’on les repère…), il apprend que Jérémie a filé avec le Lempicka.
Très dépressif (running gag du film où Kassowitz excelle), il part avec ce qu’il reste de la famille à la poursuite de son frère et du tableau. Ils sont suivis de près par une détective d’assurances de choc, la superbe Céleste (Laetitia Dosch) et son collègue étrange, Gauthier (Michel Vuillermoz). Sam et Céleste (la capeline va à ravir à Laetitia Dosch) tombent amoureux. À eux tous, ils vont finir par retrouver Jérémie, qui a bien changé.
Une drôle de performance
Les Rois de la piste est une comédie, l’histoire d’enfants de la balle du vol, tous un peu perdus, dirigés par une mama ashkénaze au caractère bien trempé, que Fanny Ardant interprète avec une vraie folie, à la fois aimante, possessive (elle mettra du temps à accepter Céleste, qu’elle traite d’abord de “pièce rapportée”) et dure avec sa progéniture. Moment de joie, quand elle trinque, elle dit : “À la vie qui passe et ne repassera pas !” avec toutes ses dents. On est entre la comédie à l’italienne (surtout au Pigeon de Mario Monicelli) et la jewish comedy à la Harry Plotnik seul contre tous de Michael Roemer (chef-d’œuvre ressorti récemment). Avec ses bras bien cassés attendrissants même s’ils sont délinquants, mais sans méchanceté.
Ensuite, sans déflorer le film, on peut dire que vous n’avez jamais vu Nicolas Duvauchelle comme il apparaît dans Les Rois de la piste et il est absolument admirable. Une bonne comédie, bien rythmée, drôle, menée tambour battant par une troupe de comédien·nes brillant·es, qui n’ont peur de rien (c’est le propre des grand·es acteur·ices de comédie – ne jamais craindre de se ridiculiser), en pleine forme.
Les Rois de la piste, de Thierry Klifa, avec Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Laetitia Dosch, Nicolas Duvauchelle… En salles le 13 mars 2024.
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