Restauration somptueuse du chef-d’œuvre inaugural du cinéaste italien.
S’il y a bien un premier long métrage dont on peut dire qu’il est le programme d’une œuvre à venir, c’est bien Les Poings dans les poches. La mère : c’est le grand sujet de Bellocchio, qu’il soit direct (Le Sourire de ma mère, 2002) ou indirect (Vincere, 2009, le film sur la maîtresse du Duce).
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Tout ou presque, dans son œuvre, signifie, à rebours de toutes les théories psy alors en vigueur, que le vrai problème n’est pas de tuer le père – parce qu’en général il meurt de lui-même – mais la mère. La mère, dans une société catholique, où la Vierge est souvent plus célébrée que le Christ, ce n’est pas rien.
La folie des individus, des sociétés
La mère qui étouffe, qui tue le père – elle, en toute impunité –, qui inculque à ses enfants des valeurs religieuses et des comportements irrationnels. Bellocchio tournera sans cesse autour de ces liens familiaux ambigus, incestueux, y compris ceux entre frères et sœurs.
Ce qui nous amène tout droit au second élément important de l’œuvre de Bellocchio : la folie des individus, des sociétés, de l’économie et de la politique. Enfin, Les Poings dans les poches marque aussi la découverte d’un acteur qui va devenir très important pour le cinéma européen : Lou Castel.
Les Poings dans les poches de Marco Bellocchio (It., 1965, 1 h 45, reprise)
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