Rejouant un schéma narratif déjà fatigué, Grégory Magne n’en tire qu’une addition de scènes attendues et désincarnées.
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Anne (Emmanuelle Devos), une star déchue du monde du parfum, autocentrée et rigide, fait appel à Guillaume (Grégory Montel), un chauffeur divorcé en manque de confiance. Réuni·es sur les chemins d’une France rurale, il·elles vont apprendre à s’apprivoiser.
Parfois, lorsqu’un tel schéma narratif est mis entre les mains d’un·e cinéaste, c’est toute sa fraîcheur qui éclate (Green Book de Peter Farrelly, pour prendre l’exemple le plus récent – 2019). Souvent, confié à un·e réalisateur·trice – aussi bien intentionné·e soit-il·elle –, il prend une ride de plus. L’art est injuste car tout y est question de style, et c’est ce qui fait défaut ici.
Malgré un regard pétri d’amour et d’humanité pour ses personnages, sincèrement dévoué à filmer une France que l’on voit peu sur grand écran, le film de Magne ne fait qu’agencer des situations stéréotypées, qui ne prennent jamais vie. Les personnages sont des blocs en pilotage automatique et leurs interprètes ne sont jamais positionné·es à rebours de ce qu’il·elles ont déjà fait ailleurs, en mieux. L’exemple est frappant pour Grégory Montel, qu’on aimerait découvrir dans un autre rôle que celui du brave type.
Il restait la question de la mise en scène de l’odeur et l’émotion qu’elle suscite lorsqu’elle vient s’infiltrer dans la narine. Hélas, hormis un souvenir réveillé par un savon dans les toilettes d’une station-service, aucune réelle idée qui s’incarne un tant soit peu à l’écran.
Les Parfums de Grégory Magne, avec Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern (Fr., 2019, 1h40). En salle le 1er juillet
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