Deux clans d’indigènes colombiens se déchirent autour d’un trafic de drogue. Une réalisation remarquable desservie par une trame trop classique.
Pour épouser la fille d’un autre clan, un Indien Wayuu doit rassembler bétail et parures pour fournir à la famille de la belle la dot exigée. Trop pauvre, il s’associe à son meilleur ami et se lance dans la vente de marijuana. Débute un commerce qui prendra bientôt une ampleur telle qu’il deviendra l’activité principale (et florissante) des clans respectifs du couple.
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Mais ce trafic charrie dans son sillage avidité et luxure, maux qui finiront par dresser les clans l’un contre l’autre. L’habile métissage entre une dimension ethnologique – déjà présente dans le précédent film de Ciro Guerra, le merveilleux L’Etreinte du serpent (2015) – et les références aux films de gangsters est servi par une mise en scène impressionnante de maîtrise. Pas de doute, Les Oiseaux de passage en impose par sa capacité à exploiter la cinégénie des paysages et des visages.
Pourtant, cet alliage entre traditions indigènes et cinéma de genre s’altère lorsque l’évident tropisme pour le Scarface de Brian De Palma se retrouve plaqué sur les coutumes des autochtones, finalement confinées au simple folklore. Trop lisible, le film déroule complaisamment son programme : folie des grandeurs, défense de l’honneur familial et finalement frénésie meurtrière.
Les Oiseaux de passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego (Col., Mex., Dan., Fr., 2018, 2 h 05)
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