Lauréate 2019 de la Fondation Gan pour le Cinéma, Marion Desseigne-Ravel, signe un premier film un peu trop sage.
Dans un quartier populaire de Paris, Nedjma (Lina El Arabi, révélée dans Noces) et Zina (Esther Bernet-Rollande), deux jeunes filles d’origine maghrébine, tombent amoureuse l’une de l’autre et doivent vivre leur amour en cachette.
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Premier long métrage de Marion Desseigne-Ravel, ancienne étudiante à la Fémis, Les Meilleures est inspiré en partie de l’engagement associatif de la cinéaste auprès de jeunes habitants – et surtout de jeunes habitantes – du quartier de la Goutte d’Or à Paris. Ce sont les qualités et les écueils de ce premier film attachant, que d’être très attentif à ce qu’il capte peut-être trop attaché à la nécessité politique (la plus large représentation des couples LGBTQI+ au cinéma) de son sujet plutôt que de favoriser la libre circulation de ses images. Le résultat donne un film scolaire, bien dosé, faisant état de ses enjeux dans une écriture parfois trop littérale et corsetée mais qui n’est pas sans intérêt.
Bande de filles
D’abord parce que Les Meilleures est ce qu’on appelle communément un film incarné, c’est-à-dire que les deux jeunes actrices donnent une vibration particulière et émouvante à cet état suspendu de la rencontre amoureuse. Ensuite parce qu’au-delà de l’histoire d’amour naissant, Les Meilleures est aussi un film de groupe, exclusivement féminin, qui s’intéresse à la manière dont l’espace de la ville régit l’organisation de la vie de ces filles et les contraint à ne pas sortir du périmètre qui leur est assigné. Là, Les Meilleures ménage alors quelques beaux moments, quand il fait du toit de l’immeuble où vivent Nedjma et Zina, un refuge ouvert à 360 degrés scellant ainsi, métaphoriquement, la cohabitation et la réconciliation dans un même plan du champ (la vie publique, ce qui se voit) et de son contre champ (l’histoire d’amour, ce qui se cache).
Les Meilleures de Marion Desseigne-Ravel, en salle le 9 mars 2022
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