La chronique malicieuse de l’errance d’un ex-enfant star, où transparaît l’amitié qui unit le réalisateur et son acteur.
Adrien, ex-enfant star oublié, bientôt la trentaine, dilapide les deniers de sa gloire passée en attendant le prochain chapitre de sa vie : soit la dernière chance inespérée (on l’a casté pour un biopic de Charles de Gaulle), soit le naufrage (il ne travaille plus, ment à tout le monde et croule sous les dettes).
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Joué par l’ultra-bankable Vincent Lacoste (le voir écumer vainement les castings est ce que le cinéma français peut faire de plus proche de la science-fiction), Adrien aurait pu être pour l’occasion d’une performance réflexive, d’un commentaire sur lui-même.
Cependant, Mes jours de gloire ne fouine pas tellement du côté de l’étude méta au profit d’un programme plus insouciant : la chronique d’une errance, d’une espèce d’insubordination d’enfant gâté, mélange d’absentéisme, de séduction, de malice, et que le film serait peut-être la meilleure façon de vivre.
La Belle Vie de Sacha Distel (“Sans amour, sans soucis, sans problèmes, on est seul, on est triste et on traîne”) érigée en philosophie égoïste ; évidemment, c’est un peu superficiel, évidemment aussi c’est du dandysme.
Mais Bary ne s’en cache pas et n’en élude pas non plus la part de détresse – tout comme son camarade Félix Moati, auteur l’an dernier d’un premier long plus grave mais non sans traits communs, Deux Fils, déjà avec Lacoste. “A la ville”, les trois sont notoirement inséparables ; leur cinéma bourgeonnant raconte peut-être avant tout une idée de la fraternité. Ça compte.
Mes jours de gloire d’Antoine de Bary, avec Vincent Lacoste, Emmanuelle Devos, Noée Abita (Fr., 2019, 1h39)
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