Près d’un siècle après sa première sortie en France, le chef-d’œuvre en forme de brûlot contre la guerre d’Abel Gance fait l’objet d’une restauration et d’une ressortie en DVD par Gaumont. A la manière d’un Platon qui n’a cessé de retravailler la phrase d’ouverture de La République, le réalisateur a réécrit à l’infini son film au titre emprunté à Zola et l’affaire Dreyfus.
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Succédera à la première version muette de 1919 une autre version parlante et sonore en 1938, véritable œuvre d’anticipation de la Seconde Guerre Mondiale, et enfin un “Magirama” en 1956 où J’accuse réduit à une durée d’une heure (et non plus 166 minutes) se mêle aux images des courts métrages Auprès de ma blonde, Châteaux de nuages, Fête foraine et Begone Dull Care de Norman MacLaren.
Des versions restaurées et des fac-similés
A ces trois J’accuse s’ajoutent également deux autres films du père du langage cinématographique, Les Gaz mortels (1916) et La Fin du monde (1931), ainsi que les fac-similés des scénarios de 1919 et de 1938 et un ouvrage de l’historien Laurent Veray, Abel Gance et la Grande Guerre. Le Visionnaire contrarié. Gance, dans cette œuvre fleuve s’actualisant à chaque époque, assoit son militantisme anti-guerre en retraçant l’itinéraire d’un ancien poilu devenu pacifiste. Alors que le souvenir de l’horreur de 14-18 était encore vivace, le film rencontre un succès international.
https://youtu.be/_TV_bKf3yfc
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