Un film ample comme un week-end en forêt.
Spécialiste du film de guerre guère épais en idées, Edward Zwick (Le Dernier Samouraï, Blood Diamond) récidive, avec le chantage – pour le spectateur – de “l’histoire vraie”. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de réfugiés juifs polonais se cachent des rafles dans la forêt biélorusse, créant leur propre village mobile. Zwick semble ronger son frein avant les séquences de batailles (sans intérêt) et ruine malheureusement toute étude possible d’une communauté en construction (une idée chère au cinéma américain). L’exode biblique est simplifié en film pépère de scouts qui fabriquent des cabanes dans les bois, et où la scène suivante, avec pathos de rigueur, se devine comme un char allemand à cinq mètres. Heureusement, mais pas assez pour sauver le film, il y a Daniel Craig en Moïse blond furieux qui ne gravit pas la montagne mais est taillé à même le roc : comme dans ses James Bond, il est le surhomme malmené et meurtri, dont la principale mission est de (se) préserver une parcelle d’humanité dans cette vallée de larmes.
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