Une parodie sarcastique des mœurs du show-business qui n’a pas pris une ride. Jubilatoire.
Nous sommes en 1968. L’air du temps est à l’irrévérence, on dira bientôt à la « contestation ». Depuis quelques mois, une troupe de café-théâtre emmenée par Marc’O joue la pièce Les Idoles, une satire du show-biz qui fait un tabac au Bilboquet de Maurice Casanova, rue Saint-Benoît. Marc’O adapte alors sa pièce au cinéma. Résultat : un film mythique, irrésistible, et même, quand on le voit aujourd’hui, diablement visionnaire. Comment en effet ne pas penser à Popstars, Nouvelle Star et autres Star Academy, ces usines à vedettes, en suivant l’histoire édifiante des trois idoles du film : Gigi la folle (Bulle Ogier qui débute à l’écran en clone de France Gall, et surtout qui irradie de beauté), Charlie le Surineur (Pierre Clémenti, aussi sublime que Bulle) et Simon Le Mage (Jean-Pierre Kalfon qui s’était fait un look à la Jay-Jay Johanson peroxydé) ?
Dès le début du film, une définition de l’idole met les choses au point : « L’idole est l’incarnation en un individu de l’aspiration à la réussite des autres qui n’y parviendront jamais. » Réussite ? Des producteurs cyniques tentent de dresser leurs poulains à coup de « recettes » plus ou moins énormes (cours pour avoir l’air sympathique, coups de théâtre, mariages arrangés), mais lors d’une interview, les trois idoles vont laisser éclater la vérité. Une vérité qui ne plaira pas à leurs fans…
Comédie musicale psychédélique, satire implacable à l’issue tragique,
Les Idoles est à la fois un inestimable document d’époque et une fable incroyablement contemporaine. Qui pose deux questions brûlantes.
Qui fait ça aujourd’hui ? Et qu’est devenu Marc’O ?
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