LES HABITANTSd’Alex Van Warmerdam, avec Leonard Lucieer, Jack Wouterse, Rudolf Lucieer (1992, Pays-Bas, 108min) La vie secrète des habitants d’un lotissement moderne. Comédie cynico-clinique dans un décor inspiré de Mondrian. De temps en temps, on parle de “ligne claire” au cinéma, par analogie avec un célèbre courant de la BD belge (Hergé, Jacobs, Jacques Martin). […]
LES HABITANTS
d’Alex Van Warmerdam, avec Leonard Lucieer, Jack Wouterse, Rudolf Lucieer (1992, Pays-Bas, 108min)
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La vie secrète des habitants d’un lotissement moderne. Comédie cynico-clinique dans un décor inspiré de Mondrian.
De temps en temps, on parle de « ligne claire » au cinéma, par analogie avec un célèbre courant de la BD belge (Hergé, Jacobs, Jacques Martin). Comparaison très approximative quand il s’agit de cinéma. Mais Alex Van Warmerdam, seul réalisateur batave à avoir permis d’espérer il y a une dizaine d’années l’émergence d’auteurs aux Pays-Bas, notamment avec son film La Robe il a un peu disparu de la circulation depuis , a un vrai sens plastique et graphique permettant d’assimiler son style à une bande dessinée formellement des plus clinique.
Ces habitants absurdes, microsociété installée dans un lotissement moderne planté au milieu de nulle part, ressuscitent l’insensé élan moderniste des années 50 où il s’agissait de faire table rase du passé, de ses zones d’ombre, et de la nature par la même occasion, trop baroque et désordonnée. Thème illustré avec un œil critique et fasciné par Jacques Tati, dont Warmerdam est une sorte de disciple sans foi ni loi. Mais si Les Habitants ressemble formellement à Mon oncle et si le personnage leitmotiv du facteur provient directement de Jour de fête, c’est un leurre. En réalité, cette vision assez misanthrope de l’humanité, dissimulant ses médiocres frustrations sexuelles sous une façade lisse et fonctionnelle, est une transposition à l’horizontale et comme désinfectée du caricatural Delicatessen de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet.
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