Ce film traitant de l’éducation dans les banlieues déçoit dans son ambition à faire avancer le débat sur un système scolaire qui peine à remplir sa mission, débordé par des élèves démotivés. Notamment dans les banlieues dites difficiles où le cinéaste a posé sa caméra au terme d’une étude précise sur le terrain. L’idée est […]
Feel-good movie sans surprise sur un prof dévoué qui transmet sa passion pour la littérature à des collégiens en REP.
Ce film traitant de l’éducation dans les banlieues déçoit dans son ambition à faire avancer le débat sur un système scolaire qui peine à remplir sa mission, débordé par des élèves démotivés. Notamment dans les banlieues dites difficiles où le cinéaste a posé sa caméra au terme d’une étude précise sur le terrain.
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L’idée est de confronter les enfants issus de l’immigration à la tradition classique française à laquelle leur histoire familiale ne leur a pas permis de s’acclimater. Ceci par l’entremise d’un prof agrégé, muté du prestigieux lycée parisien Henri-IV dans un collège de la zone, à cause d’une suggestion malencontreuse.
Clichés littéraires
La bonne idée aurait été de montrer à quel point la vieille France est dépassée par un monde moderne dont la culture traditionnelle est laminée par les médias industriels. Au lieu de cela, le prof bienveillant et volontaire parvient non seulement à faire régner un semblant de discipline avec un doigté admirable, mais aussi à inculquer quelques rudiments littéraires à ses gentils élèves, dont l’insolence et l’incivilité restent bénignes. Au prix de quelques ruses, il leur fait aimer Les Misérables de Hugo et se passionner pour le Roi Soleil.
On veut bien, mais cela reste extrêmement superficiel et ne nous apprend rien sur la vie de ces enfants qui sont juste les faire-valoir du prof, nerd plus malin que ses collègues blasés. Soit l’antithèse du superbe Swagger d’Olivier Babinet, qui créait de la fiction et de la singularité à partir des histoires et des rêves de ces enfants des cités, au lieu de leur faire débiter des clichés littéraires comme des singes savants. Ici, ce n’est pas l’esprit qui souffle mais la démagogie.
Les Grands Esprits d’Olivier Ayache-Vidal, avec Denis Podalydès (Fr., 2017, 1 h 46)
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