A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes qui a eu lieu le 8 mars dernier, le CNC a dressé un bilan d’étape sur la place des femmes dans le cinéma français. S’il fait état de plusieurs progrès, il dresse aussi une persistance des inégalités.
Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a publié jeudi 7 mars dernier, la veille de la Journée internationale des droits des femmes, une étude sur la place des femmes dans le milieu du cinéma français. Une analyse qui concerne à la fois le nombre de films réalisés par les femmes, la part d’investissement de ces derniers (production et distribution) et les différences de salaires entre hommes et femmes. Le premier chiffre notable est d’abord celui qui concerne la part de films réalisés par des femmes entre 2008-2017. Avec une augmentation significative de 62,2% sur cette période, la part de films français réalisés par des femmes s’établit désormais à 23,3% pour les longs-métrages (contre 20,8% en 2008), et 32,2% pour les courts. Sur la seule période 2012-2017, la France a sorti 370 films réalisés par des femmes : c’est le meilleur score européen sur cette période, mieux que l’Allemagne (242) et le Royaume-Uni (87) réunis.
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Une nouvelle génération de cinéastes françaises
Cette hausse s’explique surtout par la présence d’une toute nouvelle génération de cinéastes, incarnée notamment par Justine Triet, Valérie Donzelli, Caroline Poggi, Rebecca Zlotowski, Céline Sciamma, Julia Ducournau ou encore Claire Burger… Côté production et distribution, une personne sur deux de l’effectif est une femme (43,2% pour la production, 51,6% pour la distribution). Des chiffres, eux aussi, en net progrès.
Un maintien de certaines inégalités
Si ces premiers chiffres sont réjouissants, encore seulement un quart des longs-métrages de l’Hexagone sont dirigés par des femmes. La part d’investissement pour un film réalisé par une femme n’a augmenté que de 4,3% en dix ans. Ces derniers coûtent encore 2 millions d’euros de moins que des films réalisés par des hommes (soit environ 37,1%).
Concernant le salaire moyen, les femmes sont toujours mois bien payées que les hommes : une femme réalisatrice gagnerait environ 42,3% de moins que son homologue masculin. Le salaire-horaire d’une femme comparé à celui d’un homme affiche un taux similairement inférieur (38,9% de moins).
Si ce bilan montre des progrès et une tendance favorable à une juste représentation des femmes dans le milieu du cinéma, l’égalité reste encore loin, surtout du côté des rémunérations. Pour accompagner ces évolutions, le CNC a instauré depuis le 1er janvier le « bonus parité » (une augmentation de 15% aux productions dont les huit postes principaux respectent la parité homme-femme). « Avec ce bonus, l’idée c’est de lancer une dynamique, de créer un levier pour accélérer le changement en incitant les équipes de tournages à être paritaires« , a déclaré Frédérique Bredin, présidente du CNC.
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