Blockbusters, technologie de pointe, films d’auteur audacieux, comédies mélancoliques…Vous saurez tout sur la rentrée ciné (ici Seth Rogen et Adam Sandler, dans Funny People de Judd Apatow, sortie le 7 octobre).
Le 16 septembre – District 9
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Crevettes cosmiques Des aliens qui atterrissent ailleurs que dans le sacro-saint Nevada ? C’est la proposition audacieuse de ce film réalisé par un débutant sud-africain (Neill Blomkamp) et produit par le Néo-Zélandais Peter Jackson – distribué par une major américaine toutefois, ne pas s’y tromper –, mettant en scène une race d’extraterrestres dominée et parquée à Johannesburg, jusqu’au jour où “la raison tonne en son cratère”… Entre Starship Troopers et Spartacus, Invasion of the Body Snatchers et X-Files, ce succès surprise de l’été aux Etats-Unis débarque en France le mois prochain.
Et autres films SF et fantastiques : les frères Weitz (American Pie, About a Boy) ont désormais le monopole du film de vampire teen, puisque Chris révélera le très attendu Twilight 2 : la tentation le 18 novembre, tandis que Paul, lui, présentera le 2 décembre son farfelu Assistant du vampire. Et pendant que Roland Emerich (Independance Day, Godzilla…) détruit le monde pour la treizième fois (2012, le 11 novembre), et que Jonathan Mostow clone Bruce Willis (Clones, 28 octobre), Richard Kelly préfère offrir la boîte de Pandore à Cameron Diaz (The Box, le 4 novembre). SOS Terre.
Le 7 octobre – Funny People
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Comique de crise Alors que sa marque de fabrique, qui a profondément transfiguré la comédie américaine des années 2000 à base de geeks névrosés et de romantisme trash, tend à se banaliser, Judd Apatow reprend les choses en main avec son troisième film, Funny People (avec Adam Sandler et Seth Rogen). Puisant son inspiration chez Blake Edwards, Woody Allen ou James L. Brooks, il fait ressortir au grand jour la cruauté sourde de ses précédents films et compose une comédie dramatique ample, lucide, attachante et jamais complaisante.
Et les autres comédies US : Humpday de Lynn Shelton est une tentative, pour une fois réussie, de déplacer l’univers d’Apatow à Sundance (16 septembre), tandis qu’I Love You Phillip Morris (10 février) repose brillamment l’éternelle question à Jim Carrey : qui y a-t-il derrière le masque ? Côté sentimental, on préférera l’humble Proposition (23 septembre), avec Sandra Bullock, au chic et pompeux 500 jours ensemble (30 septembre) ; surtout on guettera avec attention le retour de Hugh Grant chez Marc Lawrence (Le Come-Back), dans Did You Hear About the Morgans ?, le 30 décembre.
Le 30 décembre – Plein Sud
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Road-movie glam Un jeune homme qui traverse la France à la poursuite d’un roman familial compliqué. Un frère et une sœur, tous les deux sexuellement attirés par les garçons, qu’il rencontre sur la route et prend comme passagers. Une histoire de séduction et d’affrontement entre jeunes gens sexy et torturés. C’est le canevas séduisant du quatrième long métrage de Sébastien Lifshitz (Presque rien, Wild Side), un road-movie emmené par un casting de jeunes comédiens tous très attrayants (avec notamment Yannick Renier et Léa Seydoux).
Et quelques autres jeunes auteurs français : Christophe Honoré ouvre la marche du cinéma d’auteur national avec Non ma fille tu n’iras pas danser (2 septembre). Suivront Au voleur de Sarah Leonor, un des derniers rôles de Guillaume Depardieu (30 septembre), Mères et Filles de Julie Lopes-Curval (7 octobre), La Grande Vie, le premier long métrage de l’acteur Emmanuel Sallinger (4 novembre), La Famille Wolberg d’Axelle Ropert (25 novembre), Le Père de mes enfants de Mia Hansen-Løve (16 décembre).
Le 21 octobre – Le ruban blanc
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Politique de l’autriche La Palme d’or 2009. A l’orée de la Grande Guerre, une suite de forfaits est perpétrée à l’encontre des notables d’un petit village allemand puritain. Qui est le coupable ? Ce faux film policier dérive peu à peu sur une piste politico-psychologico-métaphysique sur la force du mal qui couve en chacun… Une œuvre policée en noir et blanc où le cinéaste autrichien témoigne d’une précision et d’une maîtrise diaboliques.
D’autres primés cannois : Fish Tank d’Andrea Arnold (le 16 septembre) – Prix du jury, Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook (le 30 septembre) – Prix du jury ex æquo ; Kinatay de Brillante Mendoza (le 18 novembre) – Prix de la mise en scène.
Le 2 septembre – Singularités d’une jeune fille blonde
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100 ans et tout son talent Les grands cinéastes vieillissent parfois bien, tendant toujours à l’épure, à la quintessence de leur art. Ceux qui ont vu le nouveau film de Manoel de Oliveira (le premier cinéaste centenaire) le disent tout simplement sublime. On en reparlera à sa juste mesure dans le prochain numéro.
Et autres géants chenus : Alain Resnais, dont le génial Herbes folles, présenté cette année à Cannes en compétition officielle, lui avait valu un prix exceptionnel, sort le 4 novembre (signalons aussi la ressortie de Providence, le 28 octobre) ; Jacques Rivette, dont le magnifique 36 vues du Pic Saint-Loup, en compétition à Venise, sortira le 9 septembre ; et Francis Coppola, désormais le plus européen des cinéastes américains, dont le baroque Tetro, découvert lors de la dernière Quinzaine des réalisateurs, sort le 9 décembre.
Le 16 décembre – Avatar
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Titanic ta planète Après avoir réalisé avec Titanic le plus grand succès de tous les temps, James Cameron n’a pas tourné de fiction pendant douze ans. Dont une bonne moitié fut consacrée à la préparation de son grand œuvre, le film annoncé comme la révolution figurative définitive réalisant la grande fusion entre images virtuelles dernier cri et bonnes vieilles prises de vues réelles. C’est dire si Avatar est attendu comme le messie. Le film (avec Sam Worthington et Sigourney Weaver) raconte l’itinéraire d’un soldat paralysé qui se crée un avatar pour rechercher sur une planète lointaine les ressources qui permettront à l’humanité terrestre d’assurer sa survie.
Et autre joujou en motion capture : Robert Zemeckis avait déjà expérimenté le motion capture, cette technique consistant à capter le jeu d’un acteur avant de le reconfigurer en animation informatique, dans Le Pôle Express. C’est cette fois Jim Carrey qui passe au travers de sa moulinette nu-mérique dans Le Drôle de Noël de Scrooge, un conte de Noël déposé sous les sapins français le 25 novembre.
Le 14 octobre – Shutter Island
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Les internés Le nouveau film de Martin Scorsese, adapté du roman policier à succès de Dennis Lehane, réunira sur l’écran Leonardo DiCaprio (désormais l’acteur le plus scorsesien de sa génération), Mark Ruffalo et Ben Kingsley. Une île au large de Boston, un hôpital psychiatrique, des disparitions mystérieuses… Autres auteurs US : le nouveau Soderbergh (qui n’arrête pas) avec Matt Damon, un polar dans l’agro-alimentaire intitulé The Informant (le 30 septembre), le nouveau Jim Jarmusch, avec un casting très francophone puisqu’il est interprété par Isaach de Bankolé, Alex Descas et Jean-François Stévenin : The Limits of Control (le 2 décembre), et l’excellent film de Kathryn Bigelow sur le travail de quelques démineurs en Irak, Démineurs (le 23 septembre).
Le 23 décembre – Fantastic Mister Fox
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Film de terrier Faisant fi du tout numérique, Wes Anderson signe son premier film d’animation en stop motion (technique d’animation d’objets à la main, image par image), adaptation d’un roman de Roald Dahl : Fantastic Mister Fox. Doublé par la troupe habituelle du réalisateur (Bill Murray, Owen Wilson, Jason Schwartzman), augmentée de George Clooney dans le rôle principal, le film raconte les chamailleries entre une famille de renards forcément futés et un trio de fermiers butés.
Et autres créatures animées : Spike Jonze donne vie à d’étranges et bien réelles peluches dans Max et les Maximonstres (le 16 décembre), tandis que les jouets hilarants de Panique au village (28 octobre) et la pâte à modeler noire et blanche de Mary et Max (30 septembre) se posent comme défenseurs de l’animation classique. En face, les studios alignent un imposant bestiaire numérique : hamsters chez Disney (Mission-G, le 14 octobre), extraterrestres à la Fox (Les Zintrus, le 28 octobre), et Minimoys chez Besson (Arthur et la vengeance de Maltazard, le 2 décembre), auxquels tentera de résister l’inédit Panda petit panda d’Isao Takahata (14 octobre).
Par Jacky Goldberg, Jean-Marc Lalanne, Jean-Baptiste Morain
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