Un camping, l’été et de jeunes gens qui s’évaporent dans la nature. Un thriller oppressant magnétisé par le charme étrange de Lily-Rose Depp.
Dans un camping de Dordogne, des ados disparaissent. Au loin, les rugissements d’une panthère résonnent. Existe-t-elle vraiment ou n’est-ce que le fruit de l’imagination débordante des jeunes gens ? Sous les tentes, la peur grandit. Au coin du feu, les histoires à dormir debout se mêlent aux dernières informations sur la disparition d’un garçon, tout juste évaporé dans la nature. Seule Laura (Lily-Rose Depp), 17 ans, semble épouser le précepte rimbaldien lié à son âge tendre. Car si la possible présence du fauve est source d’inquiétude, elle a, chez la jeune fille “chelou”, le goût d’un “baiser qui palpite là, comme une petite bête…”
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On ne peut le nier, il y a, dans Les Fauves, un lot de petits ratages (de scénario, de montage) qui rendent le film boiteux, presque malade : l’inconsistance du personnage du romancier, joué par Laurent Lafitte, pourtant intriguant ; le tricotage de pivots narratifs destinés à amplifier le récit ; et son intrigue policière… Le film peine à incarner pleinement son histoire de gros chat sauvage et à restituer le trouble provoqué par sa love story.
teen movie horrifique mais pasionnant
Mais alors d’où provient cette fascination qu’il exerce tout au long (et au-delà) de la projection ? D’un visage, celui filmé en gros plan, dès l’ouverture, de la bouleversante Lily-Rose Depp, qui après L’Homme fidèle de Louis Garrel pourrait bien devenir la nouvelle petite amoureuse du jeune cinéma français. C’est quand il est totalement dévoué à la cinégénie magnétique de son actrice et à l’observation de son personnage en mutation que Les Fauves, sous ses beaux airs de teen movie horrifique tendance It Follows, passionne. La “petite bête” prête à bondir de sa cage est ici intérieure. Elle anime le corps frêle de Laura, en quête d’aventures amoureuses et romanesques. Laura, dont la croyance absolue en une histoire, réelle ou fantasmée, lui permettra de grandir et de changer un peu.
Les Fauves de Vincent Mariette (Fr., 2019, 1 h 23)
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