Un constat lucide, ample, nuancé et violent sur les grandeurs et servitudes du métier à Hollywood, l’usine à rêves. Un des plus beaux films sur le cinéma, une réflexion ample et lucide sur les grandeurs et servitudes du métier tel qu’on le pratiquait à Hollywood pendant son âge d’or, dans les années 30, 40, 50. […]
Un constat lucide, ample, nuancé et violent sur les grandeurs et servitudes du métier à Hollywood, l’usine à rêves.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un des plus beaux films sur le cinéma, une réflexion ample et lucide sur les grandeurs et servitudes du métier tel qu’on le pratiquait à Hollywood pendant son âge d’or, dans les années 30, 40, 50.
Un réalisateur vedette, une star et un scénariste prix Pulitzer reçoivent l’appel d’un certain Shields, grand producteur déchu, avec qui ils ont travaillé des années auparavant et qui veut les réunir pour un nouveau projet. Chacun refuse catégoriquement de retravailler avec lui. Ils s’en expliquent, leurs trois récits en flash-back constituant les trois volets du film : les trois ont été à un moment donné trahis par le producteur possédé. Les Ensorcelés est bâti sur une construction virtuose, une subtile architecture qui dévoile la sauvagerie hollywoodienne dans un crescendo inéluctable : à chaque volet, les enchères montent, passant d’une trahison professionnelle à une trahison sentimentale pour aller jusqu’au décès d’un conjoint.
Au fil des divers épisodes, Minnelli rend hommage à tous les aspects du métier et questionne la cruciale notion d’auteur. Dans l’industrie hollywoodienne, l’auteur d’un film est autant le scénariste que le réalisateur et peut-être encore plus le producteur. Surtout quand ce dernier est un obsessionnel avide de contrôle comme Shields, vraisemblablement inspiré de David O.Selznick, le mogul maniaque et mégalo qui a produit et créé Autant en emporte le vent.
Pourtant, malgré toutes les trahisons et saloperies dont il se rend coupable, on ne parvient pas à détester totalement Shields : il manipule son monde pour la « bonne cause », la qualité des films, et sa carrière semble lui donner raison. Le moteur de Shiels est le métier du spectacle, pas l’argent. Il a du panache et est aussi exigeant avec lui-même qu’avec les autres.
A la fin du film et des trois récits, les visages de nos trois protagonistes sortent de l’ombre, comme irrésistiblement attirés par la lumière du premier plan, par le charisme de Shields. Masochisme ? Non, morale hollywoodienne, constat minnellien : peu importent les vicissitudes, the show must go on. Hollywood est une drogue dure, et une drogue addictive. L’amère leçon est plus que jamais d’actualité.
{"type":"Banniere-Basse"}