Découvrez sans plus attendre les films de la semaine.
Juste sous vos yeux de Hong Sang-soo
Juste sous vos yeux s’écoule sans que rien ne vienne perturber son calme, mais avec l’assurance que tout y est essentiel. Dans une économie rachitique (une poignée de séquences), rendue quasi triviale par une appétence pour des lieux vides, aseptisés ou démolis (des travaux dans la rue, une vieille maison…), chaque plan se regarde avec cette même croyance, élevant l’image d’une main en frôlant une autre, un jardin, le goût qu’on imagine du café ou de celui d’une cigarette au soleil.
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Lire la critique de Marilou Duponchel
140 kilomètres à l’ouest du Paradis de Céline Rouzet
Plus le film avance et plus la prédiction de toute fin de tout se fait pesante. On regrette alors la présence, heureusement épisodique, d’une voix off scolaire et explicative. Parce que le film, malgré son sujet passionnant, restitue sans jamais vraiment trouver sa forme. Lassé·es ou révolté·es, les habitant·es des Highlands sont, quoiqu’il arrive, arraché·es à leur propre culture, à leur propre mémoire. “On ne sait plus comment faire de la magie, on n’écoute plus nos ancêtres.”
Lire la critique de Arnaud Hallet
Moonage Daydream de Brett Morgen
L’ultime mouvement du film fait de David Bowie un genre de gourou pour une vie plus créative. À peu près toute personne ayant été en contact rapproché avec l’œuvre du Thin White Duke a ressenti cette puissance d’inspiration, pourtant Morgen en fait trop, presque sentimental. On sort de tout cela lessivé·e, même si quelque chose s’est imprimé. Car Moonage Daydream suscite le désir de revenir toujours et encore à Bowie, cet artiste entre deux siècles et deux genres, star ultracontemporaine même après sa mort.
Lire la critique d’Olivier Joyard
Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski
Un échange de regards complices avec la mère biologique, une compote glissée dans une poche, un café pris avec un élève qu’elle recroise des années après et en qui elle était la seule à croire, un dessin d’enfant… Autant de scènes magnifiques qui, loin de limiter le film au récit d’un renoncement ou d’une plate résilience, épousent le trajet d’une lucide et tranquille sublimation.
Lire la critique de Bruno Deruisseau
L’ombre de Goya de José Luis López-Linares
Les superbes tableaux de Goya, dont plusieurs sont évidemment très célèbres, inspirent de beaux commentaires à Carrière. C’est le premier intérêt du film de López-Linares : voir, revoir énormément de tableaux, de gravures, de lithographies, de dessins (vraiment beaucoup) de Goya. Tous sont magnifiquement filmés et commentés par un homme intelligent, connaisseur, malicieux.
Lire la critique de Jean-Baptiste Morain
Don’t Worry Darling de Olivia Wilde
Toute la belle vibration du film – trop flashy, trop fort, trop “tout”, comme si l’aliénation féminine devait se payer en retour par une certaine idée du mauvais goût – tient à cette folie curieuse qui pousse le personnage de Florence Pugh (parfaite), héritière des héroïnes gothiques classiques, à forcer les portes qu’elle n’auraient jamais dû franchir, sur le même modèle que les épouses d’abord dociles de Barbe bleue et du Secret derrière la porte, en passant par Jane Eyre ou Rebecca. C’est ce travail de fouille et d’investigation furieuse qui va casser la composition en spirale de Don’t Worry Darling – manière de dénoncer ces vies conditionnées de desperate housewives tournant en rond.
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