LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEETUn « film de chevet » qu’on a envie d’offrir, un film de passeur sur le passage. Bref, un chef-d’œuvre de la période hollywoodienne de Lang.Pour la cinéphilie française, Moonfleet sonne comme un mot de passe. Pourtant, Lang lui-même a souvent parlé de ce film, dernier avatar des aventures historiques tournées par Stewart Granger, […]
LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEET
Un « film de chevet » qu’on a envie d’offrir, un film de passeur sur le passage. Bref, un chef-d’œuvre de la période hollywoodienne de Lang.
Pour la cinéphilie française, Moonfleet sonne comme un mot de passe. Pourtant, Lang lui-même a souvent parlé de ce film, dernier avatar des aventures historiques tournées par Stewart Granger, comme d’une simple commande. Granger y interprète Jeremy Fox, un contrebandier qui recueille malgré lui John Mohune, un jeune orphelin, bientôt mêlé aux affaires louches de ce père de substitution, mauvais et malhonnête mais admiré. Le film est en Cinémascope, format inhabituel dans l’œuvre de Lang qui prétendit le détester, tout juste bon, comme il l’affirme dans Le Mépris, à filmer les serpents et les enterrements. Lang dénigra aussi le dénouement, happy end imposée par les studios qui vient s’ajouter à la conclusion voulue par Lang, plus pessimiste. Il n’empêche que, pour plusieurs générations de cinéphiles, Moonfleet est le film d’un esthète et d’un moraliste, un des sommets de sa carrière. Cette histoire de faux fantômes cachés dans un cimetière sur une lande reconstituée en studio n’est pas sans rappeler le romantisme noir d’un de ses grands films muets allemands, Les Trois Lumières. L’écran large honni par Lang ne l’empêche pas de composer des plans rigoureux et élégants à la picturalité discrète. Quant au récit d’apprentissage dans lequel un garçon est confronté à la violence et la mort, il confirme le regard implacable de Lang sur l’humanité.
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