Ressortie en salle et en DVD de ce sommet baroque sublimement restauré.
Les Contes d’Hoffmann, malgré sa beauté, ne constitue sans doute pas la meilleure porte d’entrée au cinéma extravagant et merveilleux de ses deux auteurs géniaux, Michael Powell et Emeric Pressburger. Il faut, pour l’apprécier, non seulement aimer le cinéma mais aussi l’opéra.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Powell et Pressburger viennent de réaliser le sublime Les Chaussons rouges quand ils s’attellent à cette nouvelle expérience : l’adaptation de l’unique opéra d’Offenbach. Période sans doute folle du cinéma, puisque 1951 est aussi l’année où Albert Lewin réalise Pandora, autre sommet du baroque (voire du kitsch) au cinéma, juste avant que Renoir ne réalise Le Carrosse d’or, autre film sur la frontière indistincte entre la vie et l’imaginaire.
Le plus radical, le plus gonflé des Powell-Pressburger
Les Contes d’Hoffmann est une tentative d’adéquation totale entre l’image et la musique. Tout repose sur l’art du cinéma, le montage, les couleurs, le découpage, plus que sur le talent des acteurs… C’est donc un film totalement hallucinant, qui annonce déjà les délires felliniens (les vagues de plastique de la lagune de Venise dans Casanova), les folies des derniers F.F. Coppola (qui cite le film des P/P dans Tetro) et bien sûr Black Swan d’Aronofsky.
Est-ce le meilleur film de Powell-Pressburger ? Sans doute pas. C’est le plus radical, le plus gonflé – il ne marcha pas à sa sortie et fut amputée de quarante minutes. On peut nettement lui préférer, au hasard, un chef-d’œuvre mystérieusement invisible aujourd’hui en France : La Renarde. Mais il a laissé une empreinte indélébile chez plusieurs générations de cinéastes. En bonus, des présentations de Scorsese et de sa monteuse attitrée Thelma Schoonmaker (également la veuve de Michael Powell) qui ont bataillé depuis des années pour cette restauration 4K en effet magnifique.
{"type":"Banniere-Basse"}