Longtemps invisible, Chiens enragés transpose avec beaucoup d’excèsle cinéma pulsionnel de Bava dans l’univers du polar. Eprouvant.Mario Bava, cinéaste de genre longtemps méconnu ou méprisé, est aujourd’hui considéré à juste titre comme l’un des plus grands cinéastes italiens modernes. Chiens enragés est l’œuvre monstre de Bava, son incursion inattendue dans le thriller réaliste alors que […]
Longtemps invisible, Chiens enragés transpose avec beaucoup d’excèsle cinéma pulsionnel de Bava dans l’univers du polar. Eprouvant.
Mario Bava, cinéaste de genre longtemps méconnu ou méprisé, est aujourd’hui considéré à juste titre comme l’un des plus grands cinéastes italiens modernes. Chiens enragés est l’œuvre monstre de Bava, son incursion inattendue dans le thriller réaliste alors que le cinéaste avait tout au long de sa carrière exploré les territoires du rêve, de l’imaginaire et du fantastique. Le film ne fut enfin terminé et montré qu’en 1996, lors de quelques projections exceptionnelles, à l’initiative de son actrice principale qui en avait acquis les droits. Soit vingt-deux ans après le premier tour de manivelle et seize ans après la mort de Bava… Malgré son ultra-violence malsaine, le film se situe à contre-courant de la mode du polar sécuritaire
et réac qui traversait l’Italie au bord de la guerre civile dans les années 70. Bava, au sommet de ses obsessions morbides, enferme des gangsters bestiaux et trois otages (dont un enfant malade) dans un huis clos automobile traumatisant. D’une manière étrange et prophétique, le film annonce à la fois La Dernière Maison sur la gauche de Wes Craven et Reservoir Dogs de Quentin Tarantino, grand fan de Bava. Réalisé deux ans après Lisa et le diable, son chef-d’œuvre testamentaire, Chiens enragés demeure le film malade et maudit
d’un cinéaste génial, victime toute sa carrière du système mécréant de la série B italienne, sans lequel pourtant son cinéma eût été impensable.
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