L’ultime film de Terence Davies, un manga musical brillamment adapté et un énième film social avec Vincent Lindon… Voici les films à voir (ou pas) cette semaine.
Les Carnets de Siegfried de Terence Davies
Le rythme du film est ponctué et soutenu par ces images éprouvantes comme si la mémoire intime de Sassoon se déployait en un mémorial de nos temps modernes, qui vire au requiem. Terence Davies n’est pas un antiquaire (de droite) du temps passé mais un anthropologue (de gauche) du temps présent. À cet égard, intensément proustien jusqu’à son style où les plans étirés sont comme les phrases gigognes de la Recherche.
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Comme un fils de Nicolas Boukhrief
Comme un fils ressemble un peu trop à un film de Stéphane Brizé qui n’aurait pas pu le tourner parce qu’il avait une angine, et qu’on aurait confié à Nicolas Boukhrief, cinéphile (il fut l’un des fondateurs de la revue Starfix, spécialisée dans le cinéma fantastique) et cinéaste surtout connu pour ses thrillers (comme Le Convoyeur).
La critique de Jean-Baptiste Morain
Blue Giant de Yuzuru Tachikawa
C’est ainsi que l’animation révèle sa plus grande fougue, quand Blue Giant monte sur les planches et offre de longues scènes musicales virtuoses où les instruments finissent par se distordre et fondre. Le spectacle d’une transe rendue possible par le pouvoir euphorique et physique de la musique dévoile son plus précieux sortilège : le saxophone se fait cosmos. Et le coup de chaud est total.
La Salle des profs de İlker Çatak
Le jeu avec la vidéo rappelle un peu les films de Haneke, et le récit, un peu trop bien ficelé, alambiqué, moralisateur, rappelle un peu les films de l’Iranien Asghar Farhadi. Heureusement, Leonie Benesch, actrice que l’on avait découverte adolescente dans Le Ruban blanc de Michael Haneke (Palme d’or à Cannes en 2009), a une belle présence et parvient à donner de la vie à tout cet attirail narratif un peu trop sophistiqué et bien huilé.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Lettre errante de Nurith Aviv
Quel beau film, simple comme bonjour, qui part pourtant d’une idée qui ne ressemble à (presque) rien ! Un petit (52minutes) chef-d’œuvre d’intelligence, d’ouverture, d’humanité. À partir d’une simple et unique lettre : le R. C’est tout ? Oui, c’est tout et c’est à la fois TOUT.
La critique de Jean-Baptiste Morain
HLM Pussy de Nora El Hourch
Si l’on reconnaît à son trio d’actrices un certain panache pour incarner trois filles de leur temps, très au clair sur ces questions contemporaines, HLM Pussy se trouve, à l’image de son titre percutant, corseté dans une intention qui peine à dépasser son séduisant attirail.
La critique de Marilou Duponchel
Inchallah un fils d’Amjad Al Rasheed
C’est la même société phallocratique qui condamne ces femmes à la clandestinité, à la précarité, au silence et à la soumission. Le film décrit avec précision la façon dont la violence sexiste est à la fois institutionnelle, machiste, mais aussi relayée par certaines femmes de pouvoir. Porté par une actrice habitée (Mouna Hawa), Inchallah un fils touche, sans jamais être misérabiliste, et aborde même du bout des lèvres le sujet de la sexualité des femmes musulmanes jordaniennes.
La critique de Bruno Deruisseau
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