Une pénible reconstitution d’époque à peine animée par ses acteurs.
L’affiche était prometteuse : un sujet attirant, un réalisateur talentueux (auteur du beau Alyah) et un casting en or, d’où un sentiment de déception.
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Pourtant, Elie Wajeman utilise un dispositif dramaturgique de polar qui s’avère souvent payant, l’infiltration : garantie de découverte du groupe anarchiste à travers les yeux du flic-taupe qui est comme le représentant du spectateur, promesse de suspense (comment l’infiltré va-t-il trancher entre ses multiples loyautés conflictuelles ?)…
Brûlant Swann Arlaud
Mais la tension de cette dialectique fidélité/trahison et le lyrisme suggéré par le thème de l’anarchisme (on pense à la chanson de Léo Ferré) sont élimés par une reconstitution d’époque timide et naphtalinée (on dirait parfois un Germinal fauché).
Si la tiédeur de la forme refroidit la fièvre des personnages et des idéaux qu’ils portent, le film sécrète néanmoins quelques beautés : la ferveur des aspirations anars, qui résonnent toujours aujourd’hui, et des performances notables, du brûlant Swann Arlaud au glacial Cédric Kahn en passant par un Tahar Rahim très bon dans le tiraillement duplice.
Les Anarchistes d’Elie Wajeman (Fr., 2015, 1 h 41)
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