Il y aurait donc une “qualité anglaise”. A côté des petites comédies sociales à 2 pounds métamorphosées en produits de masse (The Full monty), il existe le courant “production de prestige”, beaucoup plus chic et encore plus ennuyeux. Cette adaptation du roman d’Henry James se situe dans cette catégorie désuète, très old England. Tout y […]
Il y aurait donc une « qualité anglaise ». A côté des petites comédies sociales à 2 pounds métamorphosées en produits de masse (The Full monty), il existe le courant « production de prestige », beaucoup plus chic et encore plus ennuyeux. Cette adaptation du roman d’Henry James se situe dans cette catégorie désuète, très old England. Tout y est méchamment soigné, du teint diaphane des actrices toutes un peu maigrichonnes à la lumière mordorée de Venise en passant par les décors auxquels il ne manque pas une orchidée en pot. Tout cela est complètement mort, figé dans le faux respect dû au grand écrivain et ne cache aucun motif dans le tapis. Comparé à Softley, même Ivory fait figure de cinéaste audacieux et d’adaptateur subtil. Qu’il s’attaque à James ou Forster, lui essaie au moins de rendre un peu du trouble des romans. Alors que Softley se contente de filmer des femmes qui ne cessent de se mordre les lèvres pour montrer à quel point le feu du désir couve en elles. C’est navrant.
Frédéric Bonnaud
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