En attendant la sortie le 21 février de « La forme de l’eau », Guillermo Del Toro est, à la demande des éditions Criterion, revenu sur 11 films qui l’ont bouleversé, qu’il aime et qu’il recommande.
Golden Globe du meilleur réalisateur, futur président de la Mostra de Venise, 13 nominations aux oscars, sortie imminente de La Forme de l’eau… Nous sommes décidément dans une ère Del Toro. A l’occasion de toutes ces réjouissances pour le cinéaste mexicain, les éditeurs Criterion lui ont demandé de dresser la liste des 10 films (il en a donné 11) de leur catalogue à voir absolument. Un résultat qui reflète bien la personnalité du réalisateur et son attrait pour le monstre fantastique (Le Belle et la Bête, Mimic, Vampyr) mais qui n’en reste pas moins éclectique, allant d’Hitchcock à Renoir, en passant par les frères Coen. Voici la liste, animée par les commentaires enthousiastes de Del Toro :
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1. La Belle et La Bête de Jean Cocteau (1946)
« L’un des films les plus magiques jamais réalisés, vraiment ancré dans le sophistiqué et le sublime, un conte de fées aux qualités freudiennes. »
2. Sang pour sang de Joel et Ethan Coen (1984)
« Sang pour sang contient la plupart, voire toutes les préoccupations que vont développer les frères Coen durant leur carrière. Un premier film parfait. »
3. Canoa de Felipe Cazals (1976)
« Canoa fait partie de la génération de films qui a changé le cinéma mexicain… Le scénario est l’un des plus brillants jamais écrits… D’un point de vue formel et thématique, cela change complètement ce qu’un film mexicain a pu représenter : il rompt avec la censure, il rompt avec la rigidité formelle et avec ce que le cinéma financé par l’État considère comme sanctionnable. »
4. Les Yeux sans visage de Georges Franju
« [Le personnage principal est] comme une Audrey Hepburn morte-vivante. J’ai été très influencé par ce contraste entre beauté et brutalité. «
5. Vampyr ou l’Etrange aventure d’Allan Gray de Carl Theodor Dreyer (1932)
http://www.youtube.com/watch?v=XEIOrzxsZgY
« La caméra devient un personnage. Plus qu’un témoin, elle participe activement à la narration, et c’est donc profondément cinématographique. »
6. L’homme qui en savait trop d’Alfred Hitchcock (1934)
« Il y a un chaos désordonné dans cette version que je trouve complètement charmant… Vous pouvez sentir que [Hitchcock] apporte tous les outils du métier qu’il a acquis en Angleterre pour une grande défoulement. «
7. La Chienne de Jean Renoir (1931)
« Renoir est, avant tout un humaniste et il ne juge personne. Ses films ont une bonne intention globale envers l’humanité. «
8. Viridiana de Luis Buñuel (1961)
« Viridiana a changé Buñuel à bien des égards. Il retrouve son identité de cinéaste espagnol et retrouve un prestige européen, ce qui lui permet par la suite de tourner des films partout dans le monde. C’est arrivé à un moment où, je crois, il en avait le plus besoin. «
9. Kwaïdan de Mazaki Kobayashi (1965)
« C’est un conte de fées à la fois incroyablement effrayant et incroyablement beau, et qui parle d’amour et de mort avec la même passion. »
10. Bandits bandits de Terry Gilliam (1981)
« Avec Gilliam, vous sentez que Bandits Bandits est une histoire qui a dû être en nous pendant des siècles… Il y a un humour incroyable, une incroyable cruauté et un désir insatiable de s’amuser et de créer ce qui incarne, pour moi, ce que devrait être un film pour enfants. »
11. L’Esprit de la ruche de Victor Erice (1973)
https://www.youtube.com/watch?v=irEw487CcMM
« L’Esprit de la ruche est un film qui a transformé ma vie. Quoi que je fasse dans la vie, deux ombres sont projetées sur moi : l’un est Frankenstein de James Whale, et l’autre est L’Esprit de la ruche de Víctor Erice, et elles sont identiques. »
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