Du feel-good movie « Les Combattants » au biopic « Saint Laurent » en passant par la version extended de « Nymphomaniac » et la réédition de deux films de Tati, il y en aura pour tous les goûts dans notre sélection DVD des mois de janvier et de février.
Les Combattants (2014) de Thomas Cailley
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Le feel-good movie de Thomas Cailley, une des révélations du cinéma français de l’année passée, sort enfin en DVD. Madeleine (pétillante Adèle Haenel) et Arnaud (Kévin Azaïs, nouveau visage dans l’actors game) se rencontrent au détour d’un recrutement de l’armée en province. Lui vient de perdre son père et doit reprendre l’entreprise familiale ; elle, tomboy hyperactif, est obsédée par l’apocalypse et la pensée survivaliste. Tous deux décident de s’engager. S’ensuit alors une avalanche de péripéties, mêlant tour à tour les genres de la comédie, de la romance, du film d’aventure. Nommé dans pas moins de 9 catégories pour les Césars, rendez-vous est pris samedi 20 février pour voir si le succès annoncé aura lieu.
Party Girl (2014) de Claire Burger, Samuel Theis et Marie Amachoukeli
« Film sauvage, généreux et mal-élevé« , comme l’a désigné Nicole Garcia en lui remettant la Caméra d’Or au Festival de Cannes 2014, Party Girl conte l’histoire (en partie) réelle de la mère de l’un des réalisateurs du trio, Samuel Theis. Hôtesse de bar à la frontière Lorraine-Allemagne (déjà cadre du précédent court-métrage de Claire Burger Forbach, sorti en 2008), Angélique n’est pas prête à raccrocher les bas résilles. Alors, lorsqu’un client régulier et attentionné se prend d’affection pour elle et la demande en mariage, le retour à une vie « normale » est plus dur que prévu. Le film dresse, sans jamais imposer de regard voyeuriste, le portrait d’une femme mûre dont le parcours et la personnalité déjouent toutes les normes sociales et cinématographiques.
Locke (2014) de Steven Knight
Huis clos sur quatre roues, Locke est assez unique en son genre. Un soir, à la nuit tombée, Ivan (le beau) Locke roule pour sa vie, alors que tout semble lui filer entre les doigts. Le film repose entièrement sur l’impressionnante performance d’acteur de Tom Hardy, présent à l’image durant la totalité du film; sur la narration entièrement basée sur une série d’appels téléphoniques qui ponctue le récit et souffle le chaud et le froid; et sur le cadre angoissant et oppressant de la voiture, dont on ne semble pouvoir s’échapper, le réalisateur Steven Knight ayant utilisé seulement trois angles de vue différents. Un voyage éprouvant sous tous les angles.
Saint Laurent (2014) de Bertrand Bonello
Ce biopic sur le jeune prince de la mode parisienne a fait l’unanimité (bien plus que celui sorti quelques mois auparavant : Yves Saint Laurent de Jalil Lespert). En résulte le plus grand nombre de nominations pour les Césars 2015 (10, en tout !). Bonello nous livre ici une vision intimiste de l’artiste, homme tiraillé entre ses amours déchus, ses addictions destructrices et son génie difficilement canalisable. Le costume, excessivement dur à enfiler, sied pourtant à merveille à un Gaspard Ulliel méconnaissable tant il ressemble trait pour trait à l’original, dans sa manière de tenir sa cigarette, de se mouvoir, de s’exprimer. Mais plus qu’une simple prouesse d’acteur, Ulliel apporte au mythe Saint Laurent toute la profondeur et la densité d’un personnage proustien, dirigé de manière virtuose par Bonello. Une plongée virevoltante et tourbillonnante dans l’univers de YSL.
Nymphomaniac director’s cut (2014) de Lars Von Trier
http://youtu.be/2RrVYtdKqOY
Quatre heures de Charlotte Gainsbourg gémissant dans toutes les positions possibles et inimaginables ne vous ont pas suffi ? Voici la version director’s cut de Nymphomaniac! Vous reprendrez bien une petite heure et demie bourrée d’orgasmes à répétition, de claques sur les fesses, de mots plus ou moins doux susurrés à l’oreille, de gifles et de scènes de masturbation non-simulées, non ? Joe, quinquagénaire auto-diagnostiquée nymphomane, n’a décidément pas fini de vous surprendre. Alors servez-vous une tasse de thé et mettez en route un microsillon de J.S Bach, le voyage initiatique commence.
Sils Maria (2014) de Olivier Assayas
http://youtu.be/-aRLEmB2pLE
Reparti bredouille du Festival de Cannes 2014 pour lequel il était nommé en compétition officielle, Olivier Assayas signe avec Sils Maria son œuvre la plus contemporaine. Le film est porté par un jeu d’acteurs exceptionnel, dans lequel Kristen Stewart, jusqu’alors cantonnée à des rôles d’adolescentes et connue principalement pour son rôle de Bella Swan dans la série des Twilight, se révèle totalement en secrétaire d’une star menacée par le déclin (Juliette Binoche).
Boyhood (2014) de Richard Linklater
Douze, c’est le nombre d’années qu’il aura fallu à Richard Linklater pour venir à bout de son Boyhood. Douze longues années retraçant la vie, de ses six ans jusqu’à sa majorité, de Mason (prodigieux Ellar Coltrane). Le film baigne dans une douceur de vivre incroyable, délicatement dépeinte à l’image par une superbe photographie, sans que l’on ne décroche une seule seconde des 2h45 , ou que l’on se sente dépassés par l’ampleur et l’opulence du projet. Un projet ambitieux sur les traces laissées par le temps sur les êtres et les relations humaines, déjà bien engagé par Linklater dans sa trilogie précédente (Before Sunrise, Before Sunset, Before Midnight).
Gone Girl (2014) de David Fincher
Adapté du best-seller Les Apparences de l’américaine Gillian Flynn, Gone Girl marque le retour de David Fincher, trois ans après son adaptation d’un autre best-seller (Millenium, de Stieg Larsson) ; et cela semble lui porter chance. Gone Girl est un thriller tourbillonnant et étouffant dans lequel Ben Affleck (qui tient assurément ici son plus beau rôle) se voit accusé de la disparition de sa femme (la trop peu filmée Rosamund Pike). Tout se transforme alors en farce imprévisible, cynique et cruelle dont mêmes les acteurs principaux ne connaissaient pas la tournure, l’auteure du livre ayant rajouté un dernier acte pour les besoins du film. Attendez-vous donc à avoir de belles surprises.
Chasse à l’Homme (1941) de Fritz Lang
http://youtu.be/UmwQ_fZ3HFo
1933 : Fritz Lang fuit l’Allemagne à l’avènement d’Hitler. Le contexte de Chasse à l’Homme est ainsi tout trouvé : Fritz tourne là son premier film de propagande anti-nazi. Il en réalisera trois autres par la suite : Les bourreaux meurent aussi (1943), Espions sur la Tamise (1944) et Cape et Poignard (1946). L’histoire est la suivante : d’abord accusé à tort de vouloir tuer le Führer, un britannique, Thorndyke (Walter Pidgeon) parvient à s’échapper de l’emprise nazie et revient, plus décidé que jamais à tuer Hitler pour de bon. Un thriller haletant dès sa fameuse scène d’ouverture.
Trafic (1971) et Parade (1974) de Jacques Tati
Les deux derniers films de la filmographie de Jacques Tati ressortent en version restaurée haute définition. Deux rôles tenus par le même homme : Monsieur Hulot, d’un côté, qui revient pour de nouvelles pérégrinations complètement loufoques, dans un film à l’esthétique incomparable. Et Monsieur Loyal, de l’autre, dont les aventures clownesques sont agrémentées de bonus drôles et instructifs de Stéphane Goudet, théoricien tatitien. Le plaisir de revoir ces œuvres aussi singulières, modernes et expérimentales est sans conteste au rendez-vous.
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