De belles soirées-canapé en perspective, avec notre sélection des DVD du mois.
Around the world with Orson Welles de Orson Welles (1955)
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En 1955 paraissait une série de 6 films de voyages tournée par Orson Welles pour la télévision britannique et intitulée « Around the World with Orson Welles ». Il filme ainsi le Pays Basque, Vienne, mais aussi Cocteau et Gréco à Saint Germain des Prés, des retraités à Chelsea ou encore une corrida à Madrid. « L’affaire Dominici par Orson Welles », documentaire réalisé par Christophe Cognet sur la tragédie de Lurs, trouve aussi sa place dans ce coffret; cet épisode n’ayant jamais été achevé par le cinéaste.
Dossier secret (Mr Arkadin) de Orson Welles (1955)
https://youtu.be/lSh4YGQqhN0
Film d’espionnage grandiose et cosmopolite, Dossier Secret (Mr Arkadin) raconte l’histoire de M. Arkadin, richissime marchand d’armes, victime d’un chantage et qui, prétendument amnésique, décide d’enquêter sur son propre passé. Welles signe ici un film baroque et inquiétant, à la mise en scène fragmentée – qui n’est pas sans rappeler Citizen Kane. Pour l’anecdote, l’histoire de Mr Arkadin est inspirée de l’épisode « Man of Mistery » -écrit par Welles, et extrait de « The Lives of Harry Lime », une émission de radio britannique; le personnage de Harry Lime étant le personnage interprété par Welles dans Le Troisième Homme de Carol Reed, dont vous devriez entendre parler dans peu de temps…
Le troisième homme de Carol Reed (1949)
https://youtu.be/Ihlku1aKpRg
Harry Lime – interprété par Welles donc, invite Holly Martins (Joseph Cotten), l’un de ses anciens compagnons d’étude dans le Vienne de l’après-guerre, lui faisant miroiter un moyen facile de se faire de l’argent. Mais ce dernier arrive et Lime est mort, écrasé par une voiture. Commence alors pour Martins une enquête sur la mort suspecte de son ami. Le film, considéré par un grand nombre comme l’un des meilleurs films noirs, figure à la première place du classement des meilleurs films britanniques selon le British Film Institute et a remporté le Grand prix du festival de Cannes en 1949. Quant à Joseph Cotten, ami avec Welles, il tournera pas moins de 6 fois sous sa direction.
Thriller : crime à froid de Bo Arne Vibenius (1974)
https://youtu.be/V54Hxj_yO3c
Longtemps invisible et réservé aux amateurs de série B, Thriller : Crime à froid de Bo Arne Vibenius bénéficie désormais d’une sortie en DVD. Le film n’est pourtant pas quelconque puisqu’il a inspiré Quentin Tarantino pour Kill Bill (mais si : le bandeau sur l’oeil du personnage joué par Daryl Hannah, le sujet vengeur et cruel), bien que ce dernier n’y fasse jamais référence. Le film, un « rape and revenge » – courant couru dans les années 70 (I Spit on Your Grave, The Last House on the Left), suit le parcours chaotique de Madeleine (Christina Lindberg), violée, prostituée et mutique qui décide de se venger de ses agresseurs…
Et maintenant ? de Joaquim Pinto (2013)
https://youtu.be/8t6r6S0WEKg
Et Maintenant marque le grand retour de Joaquim Pinto vers le documentaire, après des incursions vers la comédie dramatique (Où frappe le soleil?). Le documentaire traite d’un sujet difficile: un an dans l’existence d’un homme atteint du sida; cet homme, c’est Joaquim Pinto lui-même. Plus encore qu’un simple documentaire, le film est le journal intime de Pinto: il y décrit la vie qu’il mène avec son compagnon de longue date, tous deux exilés à la campagne avec leurs chiens, leur approche de la vie, leur vision du monde, leurs expériences; et cela sans jamais tomber dans le funèbre.
Réalité de Quentin Dupieux (2014)
Certainement l’un des films les plus fous de 2015, et l’on n’en attend pas moins d’un film de Quentin Dupieux – alias Mr Oizo, au vu de ses précédents films déjà bien barrés (Steak, Rubber, Wrong, Wrong Cops). Alain Chabat incarne ici un réalisateur qui s’apprête à réaliser son premier film d’horreur qu’un riche producteur (Jonathan Lambert) accepte de financer à condition que Chabat trouve le meilleur cri de l’histoire du cinéma. Pas de Cri Wilhem donc, dans Réalité, mais une succession de situations des plus cocasses et inattendues dans lesquelles les deux acteurs excellent.
The Voices de Marjane Satrapi (2015)
La folie est décidément à l’honneur dans ce top DVD puisque Ryan Reynolds incarne dans le nouveau film de Marjane Satrapi, Jerry Hickfang, un garçon gentil et tout sourire (trop?), employé dans une usine fabriquant des baignoires, qui a la capacité de parler à ses animaux de compagnie – un chat cynique et obsédé et un chien. Enfin, c’est en tout cas ce qui lui arrive lorsqu’il oublie de prendre ses médicaments. Le film mêle ainsi plusieurs genres – de la comédie au thriller en passant par la romcom; à l’image de ce qui se passe dans le cerveau de son héros psychotique.
Fidelio, l’odyssée d’Alice de Lucie Borleteau (2014)
L’Alice du titre est marin; elle embarque comme mécanicienne sur le Fidélio, un vieux cargo, laissant par la même occasion son homme, Félix, à terre. Coïncidence de la vie, elle retrouve sur le bateau son premier amour, Gaël (Melvil Poupaud) à la tête de l’équipage. Seule femme à bord, partagée par son amour pour les deux hommes, Alice doute et se cherche. Le film dépasse, de cette manière, le simple film naturaliste, se doublant d’une quête imaginaire et sensuelle. Une vague revigorante dans le paysage du nouveau cinéma français.
Hungry Hearts de Saverio Costanzo (2014)
https://youtu.be/wc7PexA5P8E
Jude (Adam Driver) et Mina (Alba Rohrwacher) se rencontrent dans les toilettes d’un bar new-yorkais, tombent amoureux et Mina tombe enceinte. Lorsqu’on lui apprend que son enfant est spécial – un « Indigo child » expression issue du courant new-age, elle décide de le protéger. Un peu trop. On pense à Rosemary’s Baby, évidemment, mais Saverio Costanzo brouille encore plus les pistes entre les genres, mêlant à ce drame psychologique des éléments gothiques et du cinéma d’horreur tout en refusant de faire porter la dérive du couple uniquement sur les épaules de cette mère possessive et un peu perdue.
Hacker de Michael Mann (2015)
Dernier film en date de Michael Mann, Hacker n’a pas rencontré le succès escompté en salle – et c’est bien dommage. Le film raconte l’histoire de Nicholas Hathaway (Chris Hemsworth), un pirate informatique qui purge actuellement une peine de prison et qui est amené à collaborer avec le FBI et le gouvernement chinois afin d’arrêter l’homme responsable du « hacking » et de l’explosion de la centrale nucléaire de Chai Wan à Hong Kong. Mann signe ici un film d’une grande maîtrise: après une scène d’ouverture saisissante, le cinéaste délaisse pourtant le sujet même du film (n’en déplaise aux fans qui s’attendaient à vivre une révolution numérique comme dans ses films des années 2000 – Collateral, Miami Vice), préférant s’intéresser aux personnages – même les plus secondaires, et au côté déréalisé et impalpable du « hacking », faisant baigner son film dans une mélancolie permanente.
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