Un digest de pop culture asiatique assez indigeste.
Treize scénaristes, vingt-et-un producteurs, cinq monteurs et trois réalisateurs : c’est ce qu’il a fallu réunir pour accoucher de cette toute petite chose insignifiante qu’est Lego Ninjago, le troisième épisode de la saga entamée (brillamment), en 2014, avec La Grande Aventure Lego, continuée (un peu moins brillamment) avec Lego Batman l’an dernier, et dont un quatrième épisode est annoncé pour 2019.
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Aussi peu sexy que son titre, Ninjago reprend le principe parodique et hystérique des premiers volets, qu’il applique cette fois au cinéma d’exploitation japonais (ninja, mecha et Kaiju), avec une pincée de kung-fu (Jackie Chan en guest-star). Tout ici suinte le cynisme, et ce qu’il pouvait encore y avoir de légèrement transgressif (le dévoilement de la société du spectacle dans le premier) ou de fugacement cocasse (les coulisses des superhéros du suivant) a été javellisé dans cet indigeste digest de pop culture, telle que se la figurent les directeurs marketing de studios.
Mais la manœuvre est tellement grossière que même leur cible privilégiée (les enfants de moins de 12 ans) n’achète plus – le film s’est vautré au box-office américain. Seul minuscule intérêt (qui disparaît avec la VF) : retrouver les voix de la jeune garde de la comédie américaine, qui officie à la télé, dans Silicon Valley, Broad City ou Portlandia. C’est bien peu.
Lego Ninjago de Charlie Bean (Fr., 2017, 1 h 45)
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