On fait connaissance avec Nicholas Cage dans un resto du tout-Hollywood. C’est un scénariste de renom qui n’arrive plus à caser ses travaux. Il n’est plus en odeur de sainteté parce que son haleine dégage une forte odeur d’éthyle. A force de boire, il se retrouve à sec. Lourdé par son studio, lâché par ses […]
On fait connaissance avec Nicholas Cage dans un resto du tout-Hollywood. C’est un scénariste de renom qui n’arrive plus à caser ses travaux. Il n’est plus en odeur de sainteté parce que son haleine dégage une forte odeur d’éthyle. A force de boire, il se retrouve à sec. Lourdé par son studio, lâché par ses anciens potes et relations, refoulé du boulot pour cause de refoulement du goulot. Cercle vicieux : trop bourré, pas de job ; pas de job, tu pochetronnes. On retrouve Nick au Félix Potin, zigzaguant dans les allées avec un plein caddy de Stolichnaya et de Jack Daniels. Hey ! Aux States, quand tu picoles, c’est comme tout plus grand qu’en Europe, bigger than life. Pas une fiote, le Nick. Il en prend dix comme Mulet où il veut, quand il veut. En attendant, il vide sa première boutanche au volant sur Sunset Blvd : un sacré geste de rebel rebel, vu que là-bas, on est coffrés pour simple transport de bouteille ! Nick atterrit dans un bar : allez hop, marée basse ! Fais péter le bourbon et les caouettes ! Puis il drague lamentablement et se fait rembarrer avec son haleine à flinguer les mouches. Pendant ce temps, un vilain maquereau d’origine balte (Julian Sands qui roule les r comme un Anglais qu’a jamais parlé russe) tabasse sa nana tapineuse (Elizabeth Shue, qui mériterait d’autres films), puis la culbute furieusement. Un plan aérien nous a signalé qu’on était à Las Vegas. Hêêê ? Le scénariste aussi était bourré. Logique, toutes ces divagations sont autobiographiques. Mais revenons à Nick qui a lu Hunter Thompson : il rassemble ses éconocroques, brûle ses meubles et la photo de son ex-femme et de ses gosses (attention, symbôôle !) et file en décapotable avec une bonne caisse de booze. Burp ! Re-plan aérien de Vegas (trop feignant ou trop pochetronné, Figgis réutilise deux ou trois fois le même stock-shot) : Nick déboule in town. Au premier feu rouge, il croise non, ni Scorsese, ni Sharon Stone, ni Sophie Calle mais la tapineuse de tout à l’heure. Ça tombe bien parce que le voyou balte, il s’est fait culbuter à son tour : occis, disparu le méchant. Nick et Elizabeth étaient faits pour se rencontrer ; ils se rencontrent. Tout est prêt pour une histoire d’amour pleine de rédemption et de rachat. Mais c’est pas dans la poche : est-ce qu’Elizabeth va pouvoir supporter les beuveries de Nick, ses rototos à table, ses gerbes du petit matin ? Contaminé par toutes ces vapeurs d’alcool, voilà que Mike Figgis multiplie les travellings inutiles, les afféteries stylistiques. Sans doute fin plein, le voilà qui se prend pour Coppola ou Scorsese alors qu’il n’est que Mike Figgis. Mais aux Etats-Unis, tout le monde a dû voir ce film en état d’ivresse avancée : pluie de nominations aux Oscars et dans tous les cercles critiques de l’Union. Hey ! Ho ! les mecs, arrêtez le gibolin ! Un truc pareil, t’as envie de réclamer le retour de la prohibition. Leaving Las Vegas : encore un drame de l’alcoolisme.
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