À l’occasion de la sortie du nouveau Disney, « Zootopie », retour express sur la représentation du zoo au cinéma.
La bête est, pour les artistes et les poètes, un objet de fascination repoussante : l’homme est un animal parmi les autres, avec ses instincts primaires que la civilisation tente de dominer, souvent en vain. Après Les métamorphoses d’Ovide, les Fables de La Fontaine, le cinéma a aimé représenter, grâce au cinéma d’animation notamment, les hommes sous un masque animal, et métaphoriser ses humeurs (au risque de l’anthropomorphisme). Le zoo, c’est autre chose encore. C’est une société. Il est le reflet de notre monde : de plus en plus bigarré, mélangé, mêlé, mais aussi très hiérarchisé, où l’individu vit enfermé dans une cage éventuellement dorée… Petit passage en revue de ses quelques représentations filmiques :
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L’extravagant Dr Dolittle de Richard Fleischer (1967) : l’amour des animaux
Au milieu 19e siècle, le Dr Dolittle (Rex Harrison), amoureux des animaux, s’est donné pour but d’apprendre leurs langues. Avec l’aide de son perroquet, il part à la recherche du plus rare d’entre eux, l’escargot des Mers… Film pour enfants, d’aventures, drôle, le Dr Dolittle raconte ce moment où l’homme, au 19e siècle, s’intéresse d’un peu plus près ses origines et donc à l’animal.
Mogambo de John Ford (1953) et Hatari ! de Howard Hawks (1962) : chasseurs pour les zoos
Impossible de ne pas les mettre en parallèle, même s’ils sont réalisés à dix ans d’intervalle. Deux chefs d’œuvre réalisés par deux génies. Ils ne mettent pas en scène des zoos, mais des chasseurs d’animaux destinés aux zoos. On ne tue pas ici, on vit l’aventure, et la nature est le reflet des sentiments amoureux des personnages. La poursuite et la capture au lasso des animaux, c’est fou et dangereux, mais l’humanité l’est plus encore, et ce n’est pas un jeu pour les enfants. La nuit africaine grouille de bruits et de passions insoupçonnées.
Daktari (série télé américaine, en 89 épisodes, d’Ivan Tors et Art Arthur entre 1966 et 1969) : La cohabitation
Tous les plus de 50 ans qui avaient la télévision se souviennent de Clarence, le lion qui louche, et Judy la guenon. La série, très populaire en France au début des années 70, raconte la vie quotidienne Marsh Tracy, un vétérinaire et éthologue qui étudie les animaux en Afrique avec sa fille et des amis. Ils soignent et protègent les animaux des braconniers. Mais qui sont les vrais héros de la série ? Les humains ou Judy et Clarence ?
Jurassic Park (et les suites) de Steven Spielberg (1993) : les dinosaures au zoo
Très « inspiré » de la BD L’oeuf du Mézozoïque de Franquin, le roman de Crichton à fourni à Spielberg une nouvelle occasion de mettre en scène l’une de ses nombreuses phobies : les méchantes bébêtes géantes à dents pointues. Mais on ne joue pas impunément avec le feu, on ne se fait pas de l’argent sur le passé, surtout quand il est dangereux de le ressusciter… Le film a connu depuis trois suites.
Créatures féroces de Fred Schepisi et Robert Young (1997)
Suite au succès d’Un poisson nommé Wanda, ses producteurs remettent leur couvert avec la même bande d’acteurs : John Cleese, Jamie Lee Curtis, etc. Cela donne Créatures féroces, l’histoire d’un zoo déficitaire géré par une bande de bras cassés qui est repris en main par le méchant Cleese. Il va viser les bénéfices en ne conservant que les animaux les plus dangereux. Alors les salariés essaient de faire passer leurs gentils protégés pour des bêtes féroces… Mais chassez le naturel, il revient au galop !
https://www.youtube.com/watch?v=TIyGmAdfPuw
Madagascar (et suites), film d’animation de Eric Darnell et Tom McGrath (2005), produit par Dream Works
Dans le premier épisode de la saga, un lion, un zèbre, une girafe, un hippopotame et une poignée de pingouins psychotiques se sont évadés de leur zoo new-yorkais et se retrouvent sur l’île de Madagascar (d’où le titre). Ils vont devoir s’adapter à des conditions de vie qui leur sont inconnues. Destinée aux jeunes enfants, la série Madagascar n’en aborde pas moins un problème capital des zoos : ils détruisent la capacité de l’animal à vivre dans son environnement d’origine. Le retour à la nature est impossible pour les animaux encagés. C’est dit légèrement, mais c’est dit.
Nouveau départ de Cameron Crowe (2011) avec Matt Damon et Scarlett Johansson : romance au zoo
Loin d’être un chef d’œuvre, Nouveau départ est un film charmant. Au contact des animaux, un homme veuf et ses enfants vont peu à peu se reconstruire, réapprendre à vivre, mais aussi et surtout capturer et aimer un animal bien dangereux : Scarlett Johansson !
Zootopie de Byron Howard et Rich Moore (2016) : les animaux entre eux
Le monde est un zoo où chacun doit vivre en bonne entente avec les autres animaux. La découverte de l’altérité, un éloge de vivre-ensemble et cosmopolitisme ? En tout cas avec humour.
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