LE VILLAGE DES DAMNÉS (1960)
DE WOLF RILLA
(1 h 17, Warner, environ 10 e)
Film matriciel, un classique horrifique peuplé d’effrayantes têtes blondes.
LE FILM : Le paisible village de Midwich, dans la campagne anglaise, est le théâtre d’un événement inexplicable. Pendant quelques heures, tous ses habitants ainsi que les animaux sombrent dans un profond sommeil. Quelques mois plus tard, les femmes de Midwich donnent naissance à des enfants dont la croissance exceptionnelle, les traits physiques identiques et les dons de télépathie laissent présager une provenance extraterrestre.
Au même titre que L’Invasion des profanateurs de sépultures, Le Village des damnés est un film matriciel dans l’histoire de la science-fiction au cinéma, et constitue une des principales entrées du genre dans son âge adulte, sa forme moderne. En effet, loin du folklore gothique des productions Hammer, ce film anglais continue de surprendre par son austérité, son style épuré et son absence d’effets grossiers ou de trucages, à l’exception fameuse des yeux lumineux des enfants mutants. Pas d’explications verbeuses ni de glose scientifique, mais une sourde angoisse et une incompréhension face à la tragédie qui persistent tout au long du film. L’idée d’associer les manifestations de violence et la source du mal à des visages angéliques de bambins fera elle aussi une longue carrière dans le cinéma fantastique. John Carpenter, adepte de la litote, a réalisé en toute logique, en 1995, un brillant et très fidèle remake du Village des damnés.
LE DVD : Cette édition économique propose le film dans une bonne copie, mais sans suppléments. Disponible dans la même collection, la suite du film de Wolf Rilla, Children of the Damned, une bonne série B pas déméritante face à l’original.
Olivier Père
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