Portrait mordant d’un bras cassé magnifique.
Le très romain Alberto Sordi (1920-2003) est encore aujourd’hui l’un des acteurs comiques italiens les plus populaires dans son pays. Il a joué dans six à huit films de Dino Risi (selon que l’on compte ou non les films à sketches), parmi leurs meilleurs à tous deux : Une vie difficile, Les Nouveaux Monstres ou Le Veuf. Rompant avec ses films du milieu des années 1950 – des bluettes sociales plutôt sympathiques comme Pauvres mais beaux et Belles mais pauvres qui ressort aussi cet été en France –, Dino Risi se livre dans Le Veuf (Il Vedovo) au portrait mordant d’un raté magnifique, d’un bras cassé irrécupérable – l’un des grands thèmes de la comédie à l’italienne.
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Un classique de la comédie italienne
Alberto Nardi (Sordi) a épousé une femme richissime mais il n’a aucun sens des affaires (il a fondé une société de fabrication d’ascenseurs qui ont tendance à se décrocher…). Entouré de tocards plus drôles les uns que les autres et qu’il rudoie volontiers (un vieil ingénieur allemand incompétent accusé de pédophilie dans son pays, un marquis infantile et un oncle dont il a fait son chauffeur), il rate tout ce qu’il entreprend. Son épouse le considère comme un crétin et refuse désormais de financer ses délires mythomano-mégalomaniaques.
Mais le divorce (autre sujet de rigolade de la comédie italienne) n’existe pas dans la Péninsule (il ne sera introduit dans la loi qu’en 1970). Et voilà que sa femme meurt dans un accident de train. Nardi se voit enfin riche, heureux et libre ! Croit-il… Vachard, Risi ne lui épargne rien et tire le portrait vers la satire sociale. C’est très drôle, sans chichi, plein de vitalité, et l’un des classiques tant de l’ironie risienne que de la comédie transalpine.
Le Veuf de Dino Risi (It., 1959, 1 h 30, reprise)
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