LE TOMBEUR DE CES DAMESde Jerry Lewis, avec lui-même, Helen Traubel, Pat Stanley (1961, USA, 92min) Entre hilarité et angoisse, Jerry Lewis parle de l’homo americanus. Quand l’obsession sexuelle conduit à la castration et à l’impuissance… Un universitaire découvre l’infidélité de sa fiancée et jure de ne plus jamais faire confiance à une femme. Sa […]
LE TOMBEUR DE CES DAMES
de Jerry Lewis, avec lui-même, Helen Traubel, Pat Stanley (1961, USA, 92min)
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Entre hilarité et angoisse, Jerry Lewis parle de l’homo americanus. Quand l’obsession sexuelle conduit à la castration et à l’impuissance…
Un universitaire découvre l’infidélité de sa fiancée et jure de ne plus jamais faire confiance à une femme. Sa misogynie le plonge dans un délire qui lui rend insupportable la moindre présence féminine. Un jour, à la suite d’un malentendu, il est engagé comme homme à tout faire dans… un pensionnat de jeunes filles. Seul élément masculin dans un univers clos peuplé de créatures affriolantes en quête d’un mari, il va devoir affronter ses phobies et tenter de surmonter son traumatisme. Deuxièmelong métrage de Jerry Lewis, Le Tombeur de ces dames est l’affirmation, jusqu’à l’exhibitionnisme, des ambitions et des audaces du clown transformé en cinéaste démiurge. Lewis est le dernier représentant d’une tradition du music hall, mais aussi un artiste moderne, en phase avec les bouleversements formels des années 60, au sein même du divertissement hollywoodien.
Ainsi, le décor du pensionnat est l’objet d’un effet de distanciation : il s’agit d’une maison de poupées géante coupée en deux dont chaque pièce est explorée par la caméra dans un plan virtuose. Le travail sur la couleur place aussi le film aux confins de l’expérimentation, comme en témoigne la fameuse scène onirique de la femme-vampire, silhouette noire émergeant d’une chambre blanche. Le film envisage également les rapports entre les hommes et les femmes, faussés par le culte de la séduction et de la beauté, sous la forme d’un cauchemar agressif et clinquant. Une merveille.
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