Un diagnostic en demi-teinte pour ce film qui soulève des questions sur le couple, mais manque son propos, et s’enlise dans un certain conformisme, alors qu’il semble revendiquer une approche plus contemporaine.
Au départ de ce second film du tandem de cinéastes français, il y a une idée aussi excitante que saugrenue : pour guérir d’un syndrome qui les empêche d’avoir un enfant biologique, un couple doit recoucher avec tous·tes ses ancien·nes partenaires sexuel·les. Seule dimension fantastique du film, ce diagnostic n’est jamais remis en question, il est à la fois mis en pratique ad nauseam par le couple et accepté par la liste de leur ancien·nes amant·es. On imagine aisément le programme qui en découle : suites de situations gênantes et cocasses, retrouvailles diverses et variées, jalousie potentielle et remise en cause de la normativité amoureuse.
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Une sortie des normes manquée
Après le plutôt réussi Une vie démente (2021), Ann Sirot et Raphaël Balboni resservent une même mise en scène faite d’improvisations, de jump cut et d’un esprit de sitcom un peu zinzin. Le souci est que le film est tiraillé entre un anticonformisme de façade et des réflexes normatifs un peu poussiéreux.
On se demande notamment pourquoi le couple n’a pas tout de suite envisagé une autre méthode pour avoir un enfant que celle impliquant leur strict parentalité biologique. Et plus largement un certain malaise nous étreint face à cette injonction à recoucher avec tout ce monde au nom d’un désir d’enfant biologique, sans que soit vraiment posée la question du consentement.
Malgré la belle énergie de Lucie Debay (qu’on a déjà vu cette année dans Lucie perd son cheval), Le Syndrome des amours passées manque de grâce. Son principe d’archéologie d’un couple finit par dérouler un système trop redondant et trop sage. On regrette aussi que les escapades sexuelles du couple soient filmées dans un style fantastico-burlesque, aussi volontariste que vain.
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